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Critique de Nadael


Un homme, Xavier, lève le voile sur un pan de son existence, qu'il ne peut oublier. Les années se sont succédées mais le souvenir est demeuré intact dans son esprit, comme une marque indélébile. Jeune homme, il s'était fait embaucher dans une grande usine. Ayant de l'énergie à revendre, il enchaînait les heures que ses chefs étiraient un peu plus chaque jour. La mission qui lui incombait était de compter les pièces fabriquées mensuellement par l'usine. Mais, impossible pour lui de nommer ces pièces. Il passait la journée entière – week-end et jours fériés compris – à dénombrer des produits dont il ne savait absolument rien.
Il ne rentrait chez lui que pour dormir. Plus de loisirs, plus d'amis, plus de temps pour voir sa mère... Sa vie se résumait à son travail.
Harassé, Xavier ne pouvait plus mettre un pied devant l'autre. Il était devenu une sorte de robot, aux gestes mécaniques. Un jour, grâce à une once de lucidité, il se rendit compte de l'absurdité de son existence. Son travail était non seulement éreintant, il était aussi dévalorisant.
Il alla voir le grand patron, sa démission en tête. Mais celui-ci ne fut pas étonné de la requête de son employé... il avait même la solution idéale. Il l'expédia illico dans un endroit ressemblant étrangement à un magasin d'esthétique intitulé « Duplex ».
Xavier se retrouva bientôt immergé dans l'eau tiède et apaisante d'une vaste baignoire, pouvant enfin s'adonner à la rêverie et autres divagations. Morphée le prit dans ses bras.
À son réveil, il découvrit avec stupeur, en face de lui, un jeune homme en tout point identique à lui-même, plongé dans une baignoire... Une copie conforme!
Un « conte » moderne sur le monde impitoyable du travail. L'histoire de Davide Cali donne froid dans le dos lorsque le double surgit semant le trouble et faussant les apparences. Où est l'original, où se trouve la copie ? L'identité est mise à mal et un jeu de duplicité se crée : le bien/le mal ; la liberté/le cloisonnement ; les loisirs/le travail. Quant aux illustrations de Claudia Palmarucci, peinture à huile et crayon sur papier, elles sont sublimes et stupéfiantes de réalisme. Un réalisme aussi fascinant qu'angoissant.
Un album efficace, qui amène inévitablement à la réflexion.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
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