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Critique de SBys


On tombe rarement sur Qu'arrivera-t-il au bois sec ? par hasard. Livre épuisé depuis belle lurette, et en plus, difficile à trouver, tellement qu'il faut faire des pieds et des mains pour en trouver un exemplaire. Alors il a nécessairement quelqu'un qui nous en a parlé. Dans mon cas, j'ai entendu ce nom lors de la rediffusion d'une émission de radio, qui devait dater de la fin des années 1970, où on demandait à Tom Waits ses influences littéraires. Après avoir nommé Raymond Carver ou Charles Bukowski, le chanteur à la voix rauque sort de son chapeau cet auteur inconnu Breece D'J Pancake.

Dans ce recueil, on retrouve 16 nouvelles remarquables, purement intenses et intensément sincères. Un enchainement de personnages, généralement jeunes, qui font une entrée difficile dans la vie adulte. Une question se dessine dans presque chacune de ces nouvelles : comment faire pour se tirer de ce bled perdu ? Presque à chaque fois, le personnage de ces nouvelles cherche un moyen pour prendre la fuite afin d'éviter de terminer comme tout le monde, passer sa vie dans ce patelin. Parce que rester dans ce patelin, ça veut dire retrouver, jour après jour, les mêmes emmerdes, qui seront partagées avec le même monde : du réchauffer qui devient vite insupportable. On aura compris, très peu des personnages y arriveront.

Une fois que ces camionneur, mécanicien, mineur et j'en passe, comprennent que la fuite sera impossible, et qu'ils devront faire avec ça, cette réalité; on perçoit ceux-là se forger progressivement une carapace, pour se protéger. En d'autres termes, on observe le moment où le cuir de la peau se durcit, et cette opération, ne se fait pas tendrement.

C'est cela qui m'a touché dans les 16 nouvelles de Pancake, cette dureté, à l'os, et ce n'est presque pas une métaphore, comme si on voyait un chien dévorer les os de notre lapin qu'on a aimé. Ça fait mal, et on se dit que pour parvenir à une transcription aussi juste et sincère, Breece Pancake n'a certainement pas eu la vie facile. On est triste aussi par le fait qu'il n'ait que ces 16 nouvelles, rien de plus. C'est dommage. On aurait bien aimé qu'il ait pu trouver le moyen de s'échapper, pour nous écrire quelques nouvelles de plus, ou tout simplement pour faire autre chose.
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