Léon est un grand gaillard taciturne et un peu gauche. La solitude lui pèse, même si son meilleur ami Gaspard veille sur lui avec bienveillance. le jour où Léon croise la route d'une chatte noire au regard envoûtant sa vie bascule. Non seulement la chatte s'installe dans son petit appartement sous les toits et ne le lâche plus d'une semelle, mais surtout, un matin, à la place de l'animal, il trouve à ses cotés une superbe jeune femme nue. Décontenancé, persuadé qu'il est en train de rêver, Léon se demande par quel tour de passe- passe un tel miracle à pu se produire…
Mine, c'est le nom de la jeune fille mais c'est aussi le titre de ce joli roman graphique qui a de faux airs de conte fantastique. le schéma narratif quinaire propre au genre y est d'ailleurs parfaitement respecté : situation initiale, élément déclencheur, péripéties, résolution, situation finale, tout y est. Mais au-delà des aspects purement techniques, Mine est aussi et surtout une belle histoire d'amour riche de personnages hauts en couleur. Les auteurs ont su créer un univers original et personnel laissant une grande part à la rêverie et aux déambulations.
Graphiquement, j'aime beaucoup le trait libre et souple du danois
Terkel Risbjerg. du noir et blanc épuré à l'encrage épais, presque charbonneux, qui fait la part belle aux mouvements. Ce dessinateur a longtemps travaillé dans l'animation, notamment comme storyboarder, et cela se ressent dans son découpage ultra-dynamique et très pêchu. A noter que le personnage de Léon rappelle Broussaille, un héros lunaire et poétique créé à la fin des années 80 dans le magazine Spirou par Bom et
Frank Pé. Un bémol toutefois dans ce concert d'éloges, la construction trop elliptique donne parfois l'impression que le récit manque de profondeur.
Quoi qu'il en soit, si ce coup d'essai n'est pas tout à fait un coup de maître, voila néanmoins deux jeunes auteurs plus que prometteurs.
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