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Critique de mariedupuis



Matthieu Gosztola. Lisant Solitude des seuils, l'on est tout de suite happé par une poésie d'une grand beauté.

Écoutons :

" Bleu violine la mer

miroir de lumière

ou peut-être de pluie



mirage des mots nus



– mousses odorantes

émaillées de douceur –

enchevêtrements de routes

diluées là-bas



– loin –



sous des cieux indécis

nappes de brume blanche

à perte de regard



– et ton regard



épris de rêves illicites »

Les « mots nus » évoqués au début du poème, ce sont les mots pour dire la nature, embrassée par le regard, en Corse notamment, lors de balades à pied. Mais il ne s'agit pas de dire la nature arrachée au terrain (au terreau) de l'humain, et rendue à son infinitude qui tutoie l'inaccessible. Il s'agit pour l'auteure de dire la nature telle qu'elle est éprouvée, et intimement éprouvée, par l'être. En son plus intime. En son plus profond. Faisant sonner son fond. Lui permettant d'être habité par la note, infiniment modulée, que fait le coeur en contact avec l'évidence déployée de la beauté, de colline en colline, de montagne en montagne, de plage en plage (devant la mer qui « monte à l'assaut du ciel »), d'arbre en arbre (« les arbres dorment repliés / dans l'arrondi de leur silence »), de maison en maison, d'oiseau en oiseau, de bleu en ce qui n'est déjà plus le bleu, tant la mer est ce qui change toujours (« […] les flots / plus noirs plus mauves / non plus noirs »), tant la couleur est ce qui continument se métamorphose, la couleur telle qu'épelée par la lumière qui s'agrippe au crépi des maisons, au babil des sources. Qui s'agrippe et qui glisse. Et qui recommence à jamais le même geste, toujours identique et toujours changeant. À jamais et pour personne.

Mais nous sommes là, nous, pour le cueillir. Avec Angèle Paoli. Et ce jusque sur "Terres de femmes" (http://terresdefemmes.blogs.com/) jour après jour.
Lien : https://www.lacauselitterair..
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