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Critique de Bouvy


J'ai reçu ce livre dans le cadre de masse critique et remercie Babelio et les Editons Les Presses du Midi pour me l'avoir confié.

L'histoire est axée au tour de deux personnages principaux :

Nancy Lanier, dite Sissi, adolescente en terminal et qui amorce une carrière de mannequin, membre d'une petite bande d'amis, la plupart des copains et copines de classe, dont Philippe Ross, son petit ami et accessoirement dealer. Les chapitres concernant Sissi sont écrits à la troisième personne.

Le deuxième héros de l'histoire est Ilyas Alouis, d'origine arabe, fils d'immigrés et travailleur social à SOS drogue. Il est à ses heures poète et vit très mal son divorce en cours et l'éloignement de son fils encore bébé. Il est narrateur des chapitres le concernant.

L'action se déroule dans un futur proche, principalement à Paris, dans une France dominée et dirigée par l'extrême droite, coalisée avec la droite traditionnelle avec qui elle forme la majorité.

Sissi, en confiance avec son amoureux, ingère une gélule : l'E2. Cette substance narcotique donne l'étrange pouvoir aux femmes de lire dans les pensées d'autrui tandis que l'effet qu'elle produit sur les hommes leur donne le pouvoir de contrôler mentalement leurs pairs.

Ilyas, quant à lui, reçoit par mail un appel de détresse d'une certaine Madame X. Il sort alors du cadre de ses compétences et entre directement en contact avec la mystérieuse inconnue, ...

On annonce ce roman comme révolutionnaire. Serais-je réactionnaire car dès le début, j'ai eu beaucoup de mal à accrocher avec le style et l'histoire. Il semble que ce livre est le premier épisode d'une saga. J'aurais préféré que l'auteur choisisse que ses deux personnages, que l'on suit d'une façon alternée, soient tout deux narrateur. J'aurais pu ainsi entrer un peu plus en osmose avec Nancy. Jeune femme fragile, rêvant d'une vie meilleure et d'ascension sociale, un peu naïve, un peu victime. Je la trouve assez transparente. Sa personnalité n'est pas très épaisse et quand elle se montre plus déterminée, son monde s'écroule autour d'elle, l'air d'être toujours innocente.

Le deuxième personnage se prend pour un poète. Je le trouve vite satisfait de lui-même. Il n'arrête pas de nous rabâcher son divorce en cours, de lancer des doléances contre son ex-épouse et de se plaindre de la séparation d'avec son fils. Il en devient agaçant. Surtout que son divorce n'apporte rien à l'histoire.

Le style, écrit dans des mots simples, me parait peu naturel. Comme si l'auteur avait voulu nous prouver qu'il savait écrire. Il entre dans des circonvolutions inutiles, parfois, sur une phrase, comme s'il voulait nous montrer qu'on peut dire la même chose mais en l'écrivant différemment, j'ai le sentiment qu'il se répète. Exemple ci-dessous.

Exercice de style : je pastiche, l'auteur écrit à peu près comme ça :

Le ciel mutait son bleu azur en bleu foncé, la lune remplaçait le soleil. Les couleurs pastelles de la rue se ternissaient. Lentement, les gens sur les trottoirs viraient au gris, l'éclairage urbain clignotait, annonçant qu'il allait s'allumer. La nuit tombait, nous étions à la fin de la journée.

Franchement, je trouve ce style lourdingue, prétentieux. L'auteur tricote, à ne savoir pas finir ces phrases, les étirant dans d'inutiles longueurs et agaçant ma patience de lecteur qui attend qu'il se passe enfin une action, un évènement digne de ce nom ! Ecrit comme ça, les descriptions physiques tournent à la caricature, celles des lieux sont interminables et n'arrive pas à situer l'action. Quant aux traits de caractère et psychologiques des personnages, ils sont plutôt aux abonnés absents !

J'ai donc trouvé que le style rendait l'écriture hermétique, m'empêchant de vivre l'histoire, de m'émouvoir, d'être accroché par un vrai suspens.

Une suite est annoncée, je pense que j'ai eu mon compte avec ce premier tome et que je ne poursuivrai pas cette saga.

Non, je n'ai pas aimé ce roman mais peut-être que vous en aurez une autre opinion.

Pour l'idée, qui semble pourtant séduisante, j'irai tout de même jusqu'à deux étoiles.
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