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Critique de AliceNeverland


L‘ascension légendaire de Zhu Yuanzhang du statut de paysan pour devenir un chef rebelle qui finit par mettre fin à la dynastie Yuan dirigée par les Mongols et par devenir le premier empereur Ming est une des légendes les plus connues en Chine. En reprenant ce fait historique, Shelley Parker-Chan va changer une seule toute petite chose : « Et si Zhu était une fille ? »

A la mort de sa famille, Zhu décide de prendre la place de son frère Chongba et de rejoindre le monastère afin d'accomplir la grande destinée à laquelle il était promis Mais, lorsque son monastère est détruit pour avoir soutenu la rébellion, Zhu n'hésite pas à se lancer dans cette guerre malgré les risques encourus si son secret venait à être révélé…

Les personnages sont tous ambigus : incroyables, compliqués, insupportables et pourtant obsédants. Et c'est vraiment un talent phénoménal de réussir à faire apprécier aux lecteurs des personnages terribles mais, malgré tout, attachants. Car on comprend leurs raisons, on les voit faire des choses horribles, ainsi que la douleur que ça leur cause, prêts à tout qu'ils sont pour arriver à leurs fins. Et ça les rend autant détestables, impitoyables, mais aussi terriblement fascinants et tout autant intéressants.

L'intrigue principale tourne autour des thèmes de l'honneur, du devoir, de la famille, mais aussi de la nécessité de venger les morts afin qu'ils puissent reposer en paix. Elle aborde aussi les machinations politiques et autres querelles intestines, ainsi que des batailles dans lesquelles rien n'est joué d'avance, laissant le lecteur constamment sur ses gardes au même titre que les personnages.

Mais Shelley Parker-Chan traite également, avec beaucoup de sensibilité, les questions d'identité, de consentement et de genre à travers une belle variété de personnages, ce qui fait de ce roman bien plus qu'une simple histoire de guerre. Ainsi, la misogynie et la lutte quotidienne de Zhu avec son genre sont des thématiques tout aussi importantes dans l'histoire que le reste de l'intrigue.

Par contre, si j'ai beaucoup aimé la lecture, il n'en reste que je suis restée sur ma faim : présenté comme un roman fantastique, je trouve cette description assez erronée car cet élément n'est que très peu présent dans le récit. Il s'agit plutôt d'une fiction historique, avec une légère touche de fantastique et un soupçon de romance saphique.

Celle qui devint le Soleil est donc un livre étonnant, puissant et complexe, où il n'y a pas de héros, les personnages accomplissant tous des choses terribles en toute connaissance de cause. Et pourtant, impossible de ne pas s'attacher à eux, de ne pas les aimer malgré tout, tant leur construction complexe interpelle le lecteur… J'ai également beaucoup aimé l'aspect historique du roman, même si l'autrice prend certaines libertés. Mais c'était un vrai plaisir de découvrir toute cette partie de l'histoire !
Lien : https://aliceneverland.com/2..
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