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Critique de Franz


Franz
23 novembre 2021
L'étroit fantastique.
A Marseille, Clément s'échine dans les forges d'un Vulcain capitaliste de la Belle Epoque. Ouvrier discret et apprécié de ses collègues, Clément dissimule sa famille aux yeux de tous. Pourtant, Barboza, un débonnaire hallebardier colossal, édenté et hirsute, sale et débraillé, venu d'un autre monde, tue Clément. Sa famille est réduite à la misère et trouve refuge dans un bidonville à la périphérie parisienne. Quand leur mère est injustement emprisonnée, les trois enfants, Victor, Basile et leur soeur benjamine Callixte seraient irrémédiablement condamnés si une étrange samaritaine, vieille dame élégante, la comtesse Aristophania Léontine Armance Bolt-Privat de Rochebrune, ne les prenait sous son aile, leur ouvrant son domaine varois baigné d'azur.
La série Aristophania est prévue en quatre tomes. Bien que le premier épisode pose le cadre et les personnages, il n'est pas exempt de scènes d'action qui booste un récit déjà bien rythmé. Pourtant, les scènes les plus probantes sont celles qui s'ancrent dans la réalité miséreuse avec la collusion entre policiers et cogneurs réprimant les luttes ouvrières en germe. Les combats entre créatures fantastiques ont curieusement moins d'impact. Entre le Peter Pan de Loisel et l'univers de Charles Dickens, les auteurs essaient de se démarquer et y réussissent en partie. Joël Parnotte sait que le trait n'est pas un simple cerne qui accentue le contour d'un dessin mais qu'il se continue et se nuance dans des hachures et des aplats noirs. La mise en couleur serait presque inutile tant le graphisme précis et fouillé se suffit à lui-même. Toutefois, elle trouve toute son expression dans des pleines pages lumineuses qui contrastent fortement avec l'accumulation des cases sombres et touffues des pages précédentes. Des trois enfants probablement héritiers de pouvoirs fantastiques et complémentaires dépendra la suite de l'histoire qui devra habilement conjuguer le réalisme social et la fantasy. Dans la cornue des auteurs, la réussite de l'histoire est aussi une question de dosage mais il n'existe pas de recette pour transmuter le vil quotidien en poussière d'or.
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