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Critique de fgremaud


On connait Pasolini pour ces films de fiction et sa radicalité. On le connait souvent moins pour son côté d'essayiste. le film "La Rage" lui a été commandé par un petit producteur italien qui lui a demandé de réaliser une oeuvre à partir d'une banque d'images filmées pour la télé depuis les années 50 jusqu'au moment de sa sortie en 1963. On sait combien Pasolini détestait la télévision qu'il qualifiait de "mort de l'âme". Pourtant à partir de ces images, le cinéaste nous offre un chef d'oeuvre par son commentaire mêlant vers et prose. le travail de traduction des éditions "nous" est sublime et, s'il ne peut égaler la beauté de l'italien parlé dans le film, rend honneur aux textes du cinéaste.

Le lyrisme nous emporte, Pasolini nous embarque, sa critique devient la nôtre. On se révolte avec lui du monde qu'il voit se construire sous ses yeux et on se lamente un peu de voir qu'il est devenu réalité, que ce que craignait l'auteur dans les années 60 est aujourd'hui considéré comme l'état normal du monde. Au delà du contenu très politique qui ravira certain et que d'autres haïront, la forme est d'une beauté sans nom. Une sorte de poème héroïque qui fonctionne même sans le support des images. Il est rare de trouver des films aux qualités littéraires si grandes et lire ce commentaire présente un intérêt presque aussi grand que de voir le film. Cet ouvrage est un bon support de réflexion et nous interroge, cinquante ans après, sur l'état de notre monde, sur le progrès, sur ce que l'homme fait de la beauté et de la planète. Il n'y a pas de qualificatif plus adéquate pour décrire ce livre que le mot "beau". C'est une révolte belle et riche que Pasolini nous donne ici, une révolte qui construit plus qu'elle ne détruit.

Un vrai coup de coeur pour le passage sur la mort de Marylin Monroe, une réflexion sur la beauté justement, la beauté que le monde ignore ou feint d'ignorer. La beauté rendu à son état mortel, passager qui fait verser quelques larmes sur l'absurdité du monde.
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