Il faut absolument voir le film «
La rage » de
Pasolini si on veut apprécier totalement ces poèmes filmiques engagés, édités pour la première fois en français, 50 ans après la sortie du film.
Il s'agit de la bande-son du documentaire, textes courts en vers ou en prose qui évoque l'histoire du 20ème siècle, de l'après-guerre, et l'état du monde selon
Pasolini.
J'ai trouvé des informations sur le film dans l'excellent livre de
Pierre Adrian « La piste de
Pasolini » :
Carlo di Carlo a été l'assistant de
Pasolini sur la Rabbia (
La rage, film sorti en 1963).
Il indique que c'est une commande d'un producteur qui voulait que
Pasolini réalise un documentaire à partir de ses archives (à l'époque il y avait des actualités au cinéma).
Pasolini avait pensé faire un film avec un texte en vers et un autre en prose. le producteur a trouvé le film trop engagé politiquement, trop à gauche. Mais au lieu de tout annuler, il a eu cette idée de dire : on fait un film vu par la droite et la gauche. Pour le point de vue de droite, il a choisi Giovannino
Guareschi qui avait une revue très à droite.
Mais c'est la version de
Pier Paolo Pasolini qui m'intéresse et qui me touche et ce livre ne concerne que cette partie.
Dans le film, on voit défiler des images d'archives noir et blanc, les années d'après-guerre à Paris, Suez, Cuba, sur lesquelles le poète Giogio Bassani récite les vers composés par
Pasolini. le texte est solennel, et l'opinion de
Pasolini est éparpillée dans l'image et la voix. Il s'attaque à l'anticommunisme, aux conservateurs, au bourgeois campé sur son petit confort. Il dénonce aussi l'industrialisation inhumaine, l'extinction rampante des paysans.
Par la mort de
Marilyn Monroe, fille du peuple, il porte le deuil de la beauté du monde.
Même s'ils sont un peu solennels, ces textes permettent d'entrer dans le monde du cinéma italien des années 60.