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Critique de Apikrus


Selon le dicton, « dans le cochon tout est bon ».
Vous le découvrirez ici sous de multiples coutures, même s'il est plus coupé que cousu...

L'histoire de la genèse du cochon - résultat de la domestication du sanglier puis de processus de sélection - est intéressante mais m'a un peu laissé sur ma faim. Au début de ce processus, l'une des particularités de l'animal résidait dans le fait que son élevage n'était guère possible dans des sociétés nomades ou semi-nomades, contrairement au mouton ou à la chèvre. Son régime omnivore était en revanche un atout, même si sa goinfrerie et sa capacité à manger des déchets (charognes, excréments de chevaux...) a beaucoup nui à son image.

Les tabous religieux sont nombreux autour de la viande de cochon, dont la consommation est interdite aux Juifs et aux Musulmans.
Michel Pastoureau montre et explique les symboliques autour du cochon, des plus négatives au plus positives - ne sont-ils pas adorables les trois petits cochons du conte de notre enfance !? 🐷🐷🐷

La partie consacrée à la cuisine - avec des indications tendancieuses sur ses qualités nutritives - est aujourd'hui très contestable dans un pays où l'on souffre plus de malbouffe que de sous-nutrition, d'autant plus que l'élevage industriel des porcs fait des ravages dans les rivières et nappes phréatiques ainsi que sur les côtes bretonnes (les algues dites 'vertes' prolifèrent en raison d'excès d'azote dans les lisiers de porcs), problème que l'ouvrage omet.

De nombreuses photographies rappellent l'époque de l'après Seconde Guerre mondiale, avant l'invasion de la cuisine rapide absorbée rapidement hors du domicile. Il y a là un chouia trop de nostalgie franchouillarde à mon goût (même si j'adore andouillette, boudin et fressure).
A cette époque, le cha(i)r-cu(i)tier était un notable dans beaucoup de communes.
Quelques confréries défendent avec vigueur ces traditions culinaires. Ce militantisme ne serait-il pas en lien avec le fait que parmi les trois 'grandes' religions monothéistes présentes en France, le catholicisme est celle qui a le moins de tabous à l'encontre du cochon (durant le Carême, ce dernier est quand même 'interdit', comme les autres chairs animales, hors poisson) ?

Il n'y a pas que l'excès d'alcool qui nuit à la santé, on peut en dire autant de l'excès de cochon.
'Eviter de manger trop gras, trop salé, trop sucré' ; or avec la charcuterie on a les deux premiers de ces ingrédients en trop.
De nos jours, les réfrigérateurs permettant de conserver la viande, le sel comme ingrédient de conservation n'a plus guère sa place.
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