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Critique de Hugo


Hugo
14 novembre 2018
C'est la crise partout, c'est ce qui disent à la télé, c'est ce qui disent sur le papier… qui brule bien dans ma cheminée, t'y sème du petit bois, tu chiffonnes ça en boule, tu la glisse entre deux brindilles, tu grattes une allumette et t'y fous le feu à cette saloperie… yen a du papier, yen a même qui disent qu'on en fume des arbres pour ça, que ça fait pas du bien à la planète, pour ce que j'en ai à foutre de tout ça, tant que ça réchauffe le cul et que ça fait de la braise, j'y vois pas le mal…

Et puis la crise, la crise, ya tellement de pédés, et d'étrangers que ça m'étonne pas que ce soit la décadence dans tout ce foutu monde, ya pas idée s'emmancher comme ça nom de dieu, qu'est ce qui va dire lui la haut quand y vont tous crever, je veux dire, c'est contre nature d'être étranger immigrés, juifs, arabes ou je ne sais quoi de mal branlé, hein que c'est vrai… penses-tu… t'es là me regarder pisser ma soif de haine en verre ou la bouteille, t'as pas foi en tes oeillères c'est tout ce que j'ai à te cracher sur le pouce, moi je veux juste qu'on me foute la paix, c'est pas compliqué…

La crise, la crise, rien à foutre, à part sur la gueule à maman quand elle me casse trop les couilles, moi je veux qu'elles me les caressent doucement, mais ya rien à faire, elle est déjà pas foutu d'être belle, alors on reviendra pour épouser la princesse, moi je me besogne la fermière bien nourrie, mais sans grâce et avec disgrâce s'il vous plait messieurs mesdames, d'ailleurs j'en reprendrai bien une levrette ou deux pour la blague… mais pourvu qu'elle me regarde pas dans les yeux la moche…

Bon c'est vrai que je suis pas un Appolon mais putain je méritais mieux que la muse de Picasso, enfin je sais pas, je sais plus trop quoi penser de ce machin, elle rumine, elle grogne, elle sourie jamais, elle se maquille pas, je lui dirais bien de se balader à poil, mais que dieu m'en garde, ah ça non, ça dégouline et ça pendouille de partout, c'est direct la corde au cou…

Alors crise financière ou pas, moi je n'ai rien de financier chez moi, et c'est bien moi qui vous le dit, y vont venir voler le peu que j'ai pas, t'inquiète pas, je vais bien les recevoir tous ces grand ducs, et croyez-moi, j'y jetterai un coup d'oeil à la fenêtre, chevrotine à la main et avant même qu'ils crient au loup, je leur balance du plomb dans les guibolles, pour les voir ramper, ah les cons y vont supplier le grand chef de les épargner, sous prétexte qu'ils ont des gosses, et une femme toute bien gaulée…

Bah et alors, moi j'ai deux mioches qui servent à rien et une bonne femme qui leur ressemble, alors je vais vous le dire le fond de ma pensée : que c'est tous des pédés, voilà ce que je pense pas moins, y ont qu'à aller se faire enculer avec ma misère, j'ai rien à donner, ou ma grognasse tiens, y ont qu'à la prendre elle, les mioches avec, j'aurais un peu de blé je leur achèterai leur vente tellement qu'ils en voudront pas, je les vois même bien s'arrêter de ramper quand y vont voir le désastre de mon héritage, ah les cons, z'auraient bien mieux fait de rester chez eux à sucer des bites, devant leurs richesses qu'ils viennent gratter au moins offrant…

Crise de mon cul, y font bien marrer tiens, y ont qu'à venir vivre dans la merde pour en saisir toute la puanteur, y ont qu'à vivre dans la misère pour en saisir toute la saveur, j'ai la tête bien vide mais bien dure, et le matin quand je lève mon cul terreux d'handicapé social, je pisse à côté et je m'emmerde pas avec la bonne éducation, je vis comme je peux, et un jour : peut-être bien que je serai riche mais surement que je serai mort…

Alors crise ou pas, moi faut bien que je survive en allumant un petit feu.

A plus les copains
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