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Critique de latina


Il neige et je pense à l'Afrique.
Il fait froid et pourtant je pense à l'Afrique du Sud.
1946. Prémices de l'apartheid.

Soleil fondant dans un ciel de glace.
Plaines de maïs desséché, troupeaux faméliques, enfants exsangues.
Désert. Exode noir vers les grandes villes.
Et pourtant, dans ce début d'enfer, il y a Stephen Koumalo, pasteur, « umfudisi ».
Koumalo aime son pays brûlé, ses gens épuisés.
Car plus haut, l'Afrique est belle : « prairies vallonnées et charmantes », « herbages touffus », où « s'entend au loin le cri mélancolique du titihoya ».
Koumalo rêve...
Il rêve de sa région ressuscitée. C'est un homme bon. Mais simple.

Et puis l'épreuve terrible tombe sur Koumalo et sur sa femme. Plusieurs épreuves, mais une d'où il est difficile de se relever.
Koumalo est obligé de partir à Johannesburg, lui, l'homme du vent et des prairies.
Koumalo dans les rues grouillantes, dans la pauvreté crasse, dans les mauvais rires, dans la peur, toujours la peur.
La peur des hommes blancs de perdre le pouvoir sur les Noirs. La peur des Noirs face aux hommes blancs. La peur des femmes pour leurs enfants qui perdent la raison et l'éducation. La peur des enfants qui deviennent grands et qui tombent, pourtant.
Oui, pourtant... Koumalo l'expérimente, cette terrible vérité. Son fils, parti depuis longtemps sans laisser de nouvelles, il le recherche, et il le retrouve. Mais trop tard.
L'horrible épreuve vient de commencer. Epreuve mêlée aux hommes blancs.
Mais curieusement, de cette épouvante peut sortir l'espoir.

Car ce roman magique est un roman d'espoir. Sombre, mais brillant. Désespéré, mais plein de bonté.
« Quand l'orage menace, l'homme craint pour sa maison ; mais quand la maison est détruite, il y a quelque chose à faire. Contre l'orage, il ne peut rien, mais il peut rebâtir une maison ».

Epoustouflant de vérité. Criant d'humanité. Bouleversant.
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