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Critique de LicoriceWhip


Aymeric Patricot est un auteur qui n'a pas peur de frotter aux sujets sensibles, et ce dès sont premier roman, qui traitait de l'oppression des jeunes filles dans certaines banlieues parisiennes. du suicide à l'homme auteur de violences conjugales, rien ne lui plait tant qu'aller chercher tout ce qui pique et fait mal.
La viveuse ne fait pas exception en suivant le parcours d'Anaëlle, une jeune aide-soignante, qui dans un quotidien morne tant sur le plan professionnel, sexuel que sentimental, va vivre une révélation par la rencontre d'un paraplégique à la Japan Expo. Inexplicablement attirée par Christian, et grâce à la complicité plus que complaisante de Mathieu, l'aide-soignant de ce dernier, Anaëlle décide de devenir assistante sexuelle. L'une des raisons est le père de la jeune femme, atteint d'un cancer doit être aidé financièrement. Mais la charité et l'amour filial sont-ils les seuls à entrer en compte dans la décision d'Anaëlle ? Quelle est la part de plaisir, de domination, de perversité dans cet élan soudain pour ce métier mi-pute, mi-infirmière ?
Le roman ne répond jamais totalement à la question, mais essaie de s'en approcher dans une démarche très réaliste pour ne pas dire naturaliste. du quotidien de la jeune femme dans un EHPAD déshumanisant à son amitié avec une amie catholique, des réunions d'information à l'assistanat sexuel aux rapports compliqués avec un père renfermé, l'auteur observe à la loupe, et ne cache rien de l'organique et du corporel. Si l'écriture est fluide et précise, Aymeric Patricot écrit hélas un peu trop comme un prof de français et s'autorise jamais à verser complètement dans la perversité, le trouble, tout ce qui permettrait à son roman de décoller et ébranler le lecteur en profondeur. A chaque fois qu'il s'en approche (nombreuses sont les fois où Anaëlle succombe à une sorte de plaisir du dégoût et de laideur, le rapport de proxénète que Mathieu entretient avec elle en lui ramenant de nouveaux "clients") et pourrait aller creuser plus loin dans la noirceur, il relève prudemment sa plume. L'intention de départ était probablement de ne pas verser dans le sordide et le sensationnel, mais on sent qu'on perd une certaine part d'ombre.
Il reste néanmoins une lecture plaisante sur un sujet encore très peu abordé dans la littérature française.
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