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EAN : 9782756113746
312 pages
Léo Scheer (02/02/2022)
3.17/5   3 notes
Résumé :
« Tu ne peux pas me faire ça, ma fille. Tu ne peux pas te donner à des hommes sous prétexte de faire le bien. Tu ne peux pas leur donner du plaisir de cette façon-là. Ce ne sont même pas des hommes mais des êtres diminués, des moitiés d'hommes. Il leur manque un bras, une jambe, parfois la moitié du corps, parfois la moitié du cerveau. Ce sont moins que des hommes, et toi, tu es moins qu'une pute. » Anaëlle tombe sous le charme d'un jeune invalide et débute une form... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Aymeric Patricot est un auteur qui n'a pas peur de frotter aux sujets sensibles, et ce dès sont premier roman, qui traitait de l'oppression des jeunes filles dans certaines banlieues parisiennes. du suicide à l'homme auteur de violences conjugales, rien ne lui plait tant qu'aller chercher tout ce qui pique et fait mal.
La viveuse ne fait pas exception en suivant le parcours d'Anaëlle, une jeune aide-soignante, qui dans un quotidien morne tant sur le plan professionnel, sexuel que sentimental, va vivre une révélation par la rencontre d'un paraplégique à la Japan Expo. Inexplicablement attirée par Christian, et grâce à la complicité plus que complaisante de Mathieu, l'aide-soignant de ce dernier, Anaëlle décide de devenir assistante sexuelle. L'une des raisons est le père de la jeune femme, atteint d'un cancer doit être aidé financièrement. Mais la charité et l'amour filial sont-ils les seuls à entrer en compte dans la décision d'Anaëlle ? Quelle est la part de plaisir, de domination, de perversité dans cet élan soudain pour ce métier mi-pute, mi-infirmière ?
Le roman ne répond jamais totalement à la question, mais essaie de s'en approcher dans une démarche très réaliste pour ne pas dire naturaliste. du quotidien de la jeune femme dans un EHPAD déshumanisant à son amitié avec une amie catholique, des réunions d'information à l'assistanat sexuel aux rapports compliqués avec un père renfermé, l'auteur observe à la loupe, et ne cache rien de l'organique et du corporel. Si l'écriture est fluide et précise, Aymeric Patricot écrit hélas un peu trop comme un prof de français et s'autorise jamais à verser complètement dans la perversité, le trouble, tout ce qui permettrait à son roman de décoller et ébranler le lecteur en profondeur. A chaque fois qu'il s'en approche (nombreuses sont les fois où Anaëlle succombe à une sorte de plaisir du dégoût et de laideur, le rapport de proxénète que Mathieu entretient avec elle en lui ramenant de nouveaux "clients") et pourrait aller creuser plus loin dans la noirceur, il relève prudemment sa plume. L'intention de départ était probablement de ne pas verser dans le sordide et le sensationnel, mais on sent qu'on perd une certaine part d'ombre.
Il reste néanmoins une lecture plaisante sur un sujet encore très peu abordé dans la littérature française.
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
La gentillesse de ce garçon, ses complexes, et même l’amour qu’il vouait à Anaëlle, le rendaient manifestement trop fragile pour vivre autre chose qu’une aimable vie de couple – fade, en définitive.
Sans s’estimer belle, Anaëlle avait en effet deviné chez elle un penchant à la sensualité beaucoup plus fort que chez Philippe.
Avant de coucher avec lui, elle n’aurait pas imaginé qu’il puisse exister de tels contrastes. Mais il fallait se rendre à l’évidence : autant Philippe se contentait d’actes furtifs, énergiques et parfois même adroits, autant Anaëlle attribuait à la chose des vertus dont Philippe ne soupçonnait pas l’existence.
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Anaëlle chercha le détail révélateur – une courbe trop parfaite, un pli sous le tissu, la forme d’un téton. Vraiment, on avait envie de tendre la main pour soupeser l’ensemble. Elle se perdit dans une rêverie sur sa propre poitrine, qu’elle n’avait jamais aimée. Autant elle appréciait ses fesses délicates, ses jambes un peu fines, son ventre tendre, autant ses seins l’avait toujours attristée parce que sans caractère, aux aréoles mal dessinées, aux tétons peu proéminents et à la mollesse douteuse, comme déjà prête à subir les assauts de l’âge. Elle ne les dénudait que rarement. Elle préférait l’amour en soutien-gorge, et ne s’appréciait nue que lorsque Philippe rendait hommage à sa poitrine en la prenant à pleines mains, par-derrière, lui imprimant cette forme idéale qu’elle peinait à trouver dans d’autres positions.
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Cette femme affichait une énergie déconcertante. Elle parvenait à monopoliser l’attention par ses phrases d’apparence légère, dites avec assurance. Tout le monde acquiesçait : elle était ici la mère, la femme mûre et l’employeuse. Mais il y avait aussi chez elle un air d’intelligence autoritaire qui ne souffrait pas la contradiction, en tout cas pas la médiocrité. Mathieu la regardait avec de la crainte. Il lui arrivait de rire à ce qu’elle disait mais c’était un rire préventif, une façon de s’attirer ses bonnes grâces. Anaëlle ne redoutait plus la présence de Mme Amparat. Son aplomb trahissait une victoire chèrement acquise sur le destin.
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Scruter le respect des procédures, c’était fermer les yeux sur
la sorte de palpitation perpétuelle au principe du métier.
Sans doute cette femme avait-elle grimpé la hiérarchie pour
échapper à ce qu’elle percevait comme un marigot d’affects et
de complications.
Anesthésiée, Anaëlle suivit le regard de sa supérieure.
Celle-ci vérifia la propreté de la chambre, s’assura que les
pansements avaient été refaits, relut les prescriptions dans le
dossier, demanda si l’on avait détecté des escarres, mais elle
ignora les figurines. On ne voyait pourtant qu’elles avec leurs
couleurs criardes et leurs postures outrées.
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Elle aima retrouver son teint de
pêche, son nez busqué, ses lèvres pleines, son menton presque
arrogant – cet air juvénile sur un visage massif. Comme les
premières fois, elle se sentit coupable de céder à la délectation
de la beauté. Elle était surprise de retrouver ce même effet, de
rencontre en rencontre.
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