Tao

Lors d'une soirée libertine organisée par les propriétaires d'un manoir, un corps sans vie et au visage sans peau, est retrouvé dans une pièce de la demeure. Et où ça devient encore plus glauque c'est que la peau du visage est exposée sur la grille d'entrée de la demeure. Voilà le ton est donné on n'est pas chez les Bisounours ! Un roman qui nous plonge dès les premières pages vers l'inacceptable et un tueur en série avide de sang et de vengeance. Chargé de cette enquête complexe, le capitaine Michel Darroz, épaulé du lieutenant Mina Taolini et de toute son équipe au caractère hétéroclite et fantaisiste, est alors confronté à la perversité d'un suspect au dessein machiavélique. Une intrigue bien ficelée, une enquête complexe, un rythme sans temps mort, des rebondissements en veux-tu, et bien en voilà, des personnages hauts en couleurs et une chute plutôt bien trouvée et totalement imprévisible. Voilà un excellent thriller, non ? Et bien c'est là que je vais faire tâche sur le fond arc-en-ciel des toutes les cinq étoiles et autres commentaires épidictiques que j'ai pu croiser ici et là. Que de longueurs !!! Certaines descriptions comme la première autopsie (tout un chapitre quand même), pour les passionnés de thriller comme moi, c'est du déjà lu et relu, cela n'apporte pas grand-chose et ça alourdi le texte. L'explication du bitcoin, la mythologie, le passage sur le « Trois », le libertinage…, de part certaines longueurs ont coupé mon élan. J'étais comme Darros dans ses mauvais jours quand il apostrophe son adjoint « Pourrais-tu abréger s'il te plaît ? le temps presse » ou encore « puta.. Malek, abrège !» Ma deuxième remarque porte sur le cliché du flic veuf, alcoolique, mélancolique, acariâtre et teigneux que l'on retrouve trop souvent dans les polars et les thrillers. Sans compter sur la lieutenant Tao représentée comme l'archétype de la féminité, trop belle pour être flic, et qui doit se montrer ferme pour faire sa place dans un groupe essentiellement très machiste. Malgré cela au fil des pages l'auteur a su les rendre attachant et attendrissant formant un très bon duo complémentaire et efficace. Il y a indéniablement un gros travail de recherche, le darknet, les loups, c'est très intéressant et constructif mais à dose homéopathique la prochaine fois ! En résumé malgré un départ poussif pour les remarques que j'ai expliqué, un bon premier roman noir pour ce nouveau talent du thriller ! J'en aurais presque lâché ma larme moi aussi au petit village de Grabels !
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