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Critique de Clochette44


De 1928 à 1935 au Brésil. Emilia et Luzia sont deux jeunes filles élevées par leur tante dans la campagne de Recife, dans le Penambouco. Elles sont soeurs et totalement différentes : Emilia est une romantique, qui rêve du prince charmant et feuillette les magazines de mode en reproduisant, grâce aux leçons de sa tante, les patrons des tenues qu'elle admire qui la font rêver à une autre vie plus citadine. Quant à Luzia, handicapée suite à une chute d'un arbre lorsqu'elle était gamine, est plus frondeuse, plus téméraire et plus grande surtout. Elle doit sans cesse faire face aux railleries dues à son handicap. Un jour, elle tape dans l'oeil du Faucon, un cangaceiros (un bandit des grands chemins qui volent aux riches pour donner aux pauvres) qui l'enlève pour en faire la "mascotte" de son équipe. Tout le monde croit ainsi Luzia morte. Mais celle-ci qui n'attendait que cette occasion pour fuir le carcan familial et sa future vie de vieille fille, les suit sans broncher. (elle va vivre des situations qui vont bien l'endurcir dans tous les sens du terme !). Elle deviendra "La Couturière", célèbre cangaceira au Brésil, tireur émérite et aux doigts de fée qui brodera des tenues chamarrées au reste de la bande.
De son côté, Emilia, après le départ de sa soeur, et des rêves de vie heureuse toujours plein la tête, décide de partir pour la grande ville de Recife afin d'épouser un "gosse de riches", et maintenir ses illusions du prince charmant. Sa vie ne sera cependant faite que de désillusions et ses espoirs bien déçus. Elle deviendra cependant elle aussi une couturière renommée, mais dans un tout autre registre, en modernisant les tenues des riches bourgeoises de la ville puis en créant sa propre maison de couture, en militant pour le vote des femmes, et en venant au secours des milliers de réfugiés qui affluent vers les villes pour fuir la sécheresse.
Sans plus jamais se retrouver, les deux femmes vont se suivre par destins interposés par le biais de la rubrique mondaine pour Emilia et des coupures de journaux pour Luzia (sa tête est fortement mise à prix). Grâce à cela, elles réussiront à se sauver l'une et l'autre.

Une belle lecture comme je les aime, pleine d'aventure, de rebondissements, avec des personnages attachants et émouvants, (Luzia m'a ainsi m'a beaucoup touchée sur divers points et notamment sur le fait d'avoir à abandonner les siens pour survivre). Beaucoup de choses que j'ai appris également sur l'histoire du Brésil, et notamment la sécheresse qui a sévi pendant 2 années faisant des milliers de morts. Un pays immense pour lequel la modernisation s'est faite dans la douleur, tant au niveau politique et la main-mise des colonels sur le gouvernement que des exactions commises par les deux parties (les soldats et les bandits) pour que naisse le progrès. J'ai par ailleurs bien aimé le concept d'un chapitre consacré à tour de rôle à chacune des soeurs qui donne du rythme à la lecture et permet d'avancer dans la lecture de manière moins linéaire.
Enfin, sur la 4ème de couverture, une critique indique que le style de Frances de Pontes Peebles rappellera forcément aux amateurs d'Isabel Allende son style chatoyant. J'avoue cependant que je préfère Isabel Allende. Celle-ci a une manière de raconter les histoires qui m'enchante et que je n'ai pour l'instant trouvé nulle part ailleurs (peut-être le petit côté "magique" de "La maison aux esprits" !)

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