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Critique de PhilippeCastellain


Je ne sais comment c'est en plaine, mais en montagne à peu près chaque village a son histoire d'accident de chasse. Une histoire souvent ancienne maintenant, dont parfois tous les protagonistes sont morts, mais qui reste soigneusement enfouie, et refait parfois surface en quelques allusions troubles. Contrairement à ce que pourraient penser les esprits chagrins, en général il s'agit bel et bien d'un accident – et assez souvent totalement idiot.

Quelque part entre 1900 et 1950, Simon rentre dans son village, après trois années en prison. Trois ans auparavant, il a tué l'un de ses amis. Accident de chasse – mais comme toujours, il y en a pour dire que ce n'était pas un accident. Il a tout perdu : sa femme, sa maison, ses champs, et plus grave que tout, sa place dans la communauté. Pour la reconquérir, pour reconquérir sa propre estime de lui-même, son rang parmi les hommes, il s'engage à faire une coupe de bois au pire endroit de la montagne…

Dans les meilleures conditions, le débardage est une activité à risque. En montagne, c'est une opération délicate et dangereuses. A la main et seul sur un terrain raide et accidenté, c'est un travail de forçat. Sera-ce suffisant pour lui assurer sa rédemption ? Pour qu'on le salut d'un bonjour le matin, qu'il ait sa place au café et à l'église, et toutes ces choses minuscules qui marquent que vous êtes part de la communauté et non paria ?

On ne parle pas trop de ce genre de sujet-là dans les montagnes. On écrit moins encore dessus. Pas de façon claire en tout cas. Ces romanches osent tout.
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