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Critique de oblo


Livre reçu dans le cadre de l'opération Masse Critique.

Dans sa famille, Michael Hudson est le vilain petit canard. Droit dans ses bottes, son frère aîné fait carrière dans l'armée tandis que sa petite soeur besogne dur à l'université pour épouser une carrière brillante dans les relations publiques. Michael, lui, a commis des délits en tout genre pour lesquels on le retrouve en détention préventive, au début du roman. Il y a appris à aimer la lecture grâce à la bibliothécaire du pénitentiaire, la charmante Anna, mariée quant à elle a un avocat aux qualités certaines mais dont elle n'est pas vraiment amoureuse. Pour Michael, la sortie de prison ainsi que le goût nouveau pour la lecture ne peuvent signifier qu'une seule chose : il est sur le chemin de la rédemption.

Une vie rangée commence par un travail régulier, et surtout légal : Michael dégote un poste de plongeur dans un petit restaurant. Michael veut reconstruire sa vie comme il construit sa bibliothèque : lentement, et en ne prenant que des références sûres. Mais sur ce chemin de la rédemption , forcément, il y a des obstacles. Celui de Michael Hudson s'appelle Phil Ornazian, un détective privé dont les méthodes interpellent quelque peu. Sans cesse à la limite de la légalité, Ornazian s'autorise, en effet, quelques virées franches en territoire illégal. Celles-ci consistent, avec l'aide de son ami Thaddeus Ward, un ancien flic reconverti dans le prêt de cautions, à dévaliser de méchants garçons et des criminels avérés, dénoncés qui par des prostituées, qui par d'anciennes victimes qui veulent recouvrer sinon leur honneur, au moins leur argent. Pour ces plans, Ornazian a besoin d'un chauffeur ; Hudson excelle justement dans le pilotage de bolides.

Ce qui frappe dans ce nouveau roman de Pelecanos, c'est sa linéarité et sa platitude. A peine libéré n'est pas un océan déchaîné où les vagues, nombreuses, nous retourneraient à chaque page tournée. C'est davantage un lac, placide, sur lequel on se promène tranquillement et sans surprise. L'auteur ressert la même scène - celle du braquage par Ornazian et Ward de riches criminels - trois fois, c'est-à-dire à peine moins que les scènes de rencontre mielleuses et certes touchantes entre Michael et Anna dans la rue ou au restaurant. le roman se lit facilement, c'est vrai, et l'on sent un attachement vrai de Pelecanos à sa ville de Washington D.C., mieux décrite qu'un itinéraire sur un célèbre site internet cartographique. Mais tout cela manque de profondeur, ou d'action, au choix, au moins de quelque chose qui fasse vivre ce roman, qui fasse des personnages des étoiles filantes mais brillantes dans nos piles de lecture, ou bien qui nous fasse découvrir le Washington interlope.

Hélas ! Même les efforts de Pelecanos pour donner de la densité à ses personnages - notamment en décrivant leurs parcours de vie - a quelque chose d'artificiel (cf le court dialogue entre Ward et Ornazian juste avant un braquage). Oui, les personnages ne sont pas caricaturaux, mais ils sont aussi sans reliefs. Quant à la description de la ségrégation sociale et raciale d'une ville comme Washington D.C., elle ne permet pas non plus de donner à A peine libéré la densité d'un roman noir. Dommage, c'est ce qui était annoncé.
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