Corto, Corto, Corto : enfin je fais ta connaissance ! Cynique, charmeur, mystérieux sont les premiers adjectifs qui me viennent à l'esprit pour te qualifier, si tant est qu'on puisse te cerner.
1924. Corto Maltese débarque à Berlin afin de revoir un vieil ami : Jeremiah Steiner. Mais hélas, ce dernier est porté disparu. Inconsolable et désoeuvré un premier temps, Corto se met rapidement à enquêter dans un contexte très chaotique, le nazisme se répandant dans toutes les sphères de la nation allemande…
Quand histoire et Histoire se mélangent, ça ne peut que me plaire d'autant plus que l'intrigue nous emmène dans deux villes que j'affectionne tout particulièrement : Berlin et Prague !
Le scénario m'a énormément plu : il s'appuie sur beaucoup de faits et de personnages historiques. Cela m'a permis de me remémorer certains évènements de l'histoire de l'Allemagne et notamment le funeste changement idéologique qui s'est opéré dans la société allemande post Première Guerre mondiale.
Même si le texte prend beaucoup de place dans les bulles, le graphisme sombre aux aplats lumineux (à l'image de la couverture) vaut vraiment le détour !
La plupart des scènes se déroulent la nuit, dans des endroits clos et sombres (théâtre, cabaret, chambre, lieux de tournage) avec une météo pas franchement clémente (meeting pluvieux du président Ebert) : je vois dans cette ambiance nocturne et ténébreuse comme un clin d'oeil habile aux turpitudes dans lesquelles s'enfonce l'Allemagne. La mise en couleur, superbe, s'avère aussi importante que le dessin et distille durant la lecture nostalgie, mélancolie, angoisse.
C'était mon premier Corto Maltese et ce ne sera pas le dernier !
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