Le combat contre "l'ennemi" a ouvert la voie à une politique de stigmatisation et de discrimination. Désormais, toute personne de culture ou de confession musulmane peut être d'emblée suspectée de participation à des activités terroristes, souvent sans preuves, souvent par simple délit de faciès.
Au-delà de la crise généralisée de confiance en la chose publique, c'est le fossé entre les citoyens musulmans et les autres qui va s'élargir, dans une dynamique à la fois de suspicion et d'incompréhension.
Le doute, véritable moteur rhétorique et sémantique des idéologues du complot, va devenir le carburant de systèmes de pensée se présentant comme "alternatifs" et voulant "rétablir la vérité".
Ce qui restera dans les esprits comme "le mensonge de l'administration Bush" augure une ère de soupçon, de méfiance et de remise en cause de plus en plus systématique de la parole politique.