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Critique de florencem


J'ai tout de suite été intriguée par la couverture, puis le titre. Difficile de résister au look steampunk, ainsi qu'à un roman policier et quand en plus il y a une touche de fantaisie... C'est pratiquement gagné pour moi. Je n'étais pas certaine d'apprécier notre détective un peu ronchon, mais il fallait tout de même donner sa chance à LaChance

Dans l'ensemble, ma lecture des Cartes musicales a été plaisante. J'ai beaucoup aimé l'univers. Il est facile de s'y immerger et on visualise très bien ce Paris au tout début du vingtième siècle. L'enquête commence très rapidement nous plongeant dans une recherche de la vérité qui mettra à jour bien plus que ce que l'on pouvait imaginer. Les indices nous permettent d'en apprendre plus sur ce monde fascinant où les humains vivent avec fées, elfes, trolls, nains et autres créatures du folklore. Franchement, j'avais adoré le Paris des Merveilles et Magies secrètes et c'est exactement ce que l'on retrouve ici au niveau de l'univers. Donc, totalement charmée.

Mais... Il y a aussi certains points qui m'ont chagrinée. Déjà Gustave. Il est attachant avec son côte bougon, un peu rustre, de la vieille école. Son côté ronchon vis-à-vis de la jeunesse, et en particulier avec sa toute jeune partenaire, ne m'ont pas du tout embêté. Cela colle parfaitement à l'image que je me faisais de lui. Mais LaChance est aussi très misogyne. A chaque rencontre avec une femme, nous avons droit à un commentaire sur sa poitrine, ses fesses, ses lèvres. Les remarques sexistes auraient pu aller, car l'époque s'y prête mais voilà... traiter les femmes comme de vulgaires objets sexuels... Cela n'avait rien de nécessaire. J'ai trouvé d'ailleurs cela assez étrange quand j'ai appris que l'auteur était une femme. Certains commentaires de Gustave était pour moi déplacé et dégradant. de nos jours, surtout si cela ne sert pas l'histoire, je trouve que l'on devrait s'abstenir. Encore une fois, les remarques sexistes collent à l'époque, et à de nombreuses reprises, les femmes qui ont sont l'objet se rebiffent, il y a donc un progrès mais pour le reste... Surtout que l'on découvre un héros qui n'est pas du tout raciste, alors que la société où il évolue l'est par certains côtés. Donc j'avais ce sentiment que d'un côté, il y avait du bon, et que de l'autre, on s'accroche encore à des stéréotypes qui font du mal.

L'enquête jusqu'aux avant derniers chapitres se déroulait très bien. Mais arrivé vers la fin, il y a eu cette précipitation qui est assez déconcertante. On nous sert le coupable sur un plateau, sans trop de recherches au final, et on ne voit aucun fil conducteur se former. L'arrestation est rapide dans tous les sens du terme. Bien que Gustave et Adélaïde nous donnent une explication, là encore, elle vient comme un cheveu sur la soupe. Et c'est tellement dommage. Quelques chapitres de plus pour nous mettre un peu sur la voie, nous expliquer qui sont les coupables en nous laissant de menus indices... J'ai eu cette impression de "c'est comme ça, point final". Un peu comme l'univers qui est certes très intéressant mais dont on apprend pas les fondements. Comment fées, trolls, elfes... se sont mêlés aux hommes ? Comment la cohabitation a eu lieu ?

Les cartes musicales a cependant vraiment un fort potentiel. S'il y a une suite, j'espère que la prochaine enquête de Gustave sera plus complète et qu'elle nous permettra aussi de mieux appréhender l'univers de ce Paris mystérieux. Quant à notre héros, il mérite de sortir des stéréotypes du vieux détective de la vieille un peu lubrique.
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