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Critique de mh17


Disparitions
Il n'est pas aisé de comprendre cet ouvrage, tant il est singulier et énigmatique. Il demande une lecture très active.
Le livre fait alterner deux textes :
-le premier, en italiques, reconstitue un fantasme de Perec enfant. Cela commence comme un roman d'aventure policier. Le narrateur est un déserteur. Il vit sous le nom d'emprunt de Gaspard Winckler. Un jour un homme étrange l'envoie en mission: retrouver le vrai Winckler. Le voilà parti. Mais à la moitié du récit, trois points de suspension, le narrateur a disparu. W réapparaît ensuite sous la forme d'une île apparemment rassurante, entièrement vouée à l'idéal olympique...
-le second récit, en caractères romans, est autobiographique. L'auteur tente de se souvenir de sa petite enfance brisée par la guerre. Son père, soldat, est mort quand il avait quatre ans et sa mère a été raflée puis déportée à Auschwitz deux ans plus tard. Il va vivre dans diverses pensions de Villard-de -Lans.

On ne peut lire les deux textes sans s'interroger perpétuellement sur leurs liens. Au départ ce n'est guère évident : d'un côté on a une sympathique petite histoire mais très verbeuse avec plein de digressions. De l'autre une histoire terrible, fragmentaire où les mots sont pesés.
Et puis au milieu du livre, on commence à comprendre, à trouver des indices. L'imaginaire du petit Perec renvoie indirectement à l'horreur du monde qui l'environne. Le Perec adulte se sert du récit imaginaire de l'enfant pour retrouver de vrais souvenirs disparus. Par exemple, c'est après avoir raconté la mise en quarantaine du nouveau W sur l'île que Perec se souvient de sa propre mise en quarantaine à la pension de V ( comme Villard). A la fin du livre, les deux récits se rejoignent dans un terrible document final.

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