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Critique de Fildelin
Un essai remarquablement documenté sur la vie tumultueuse de l'immense «cantaor» qui n'évite pas les questions sensibles et fait parler ceux qui ont connu Camarón.
Première traduction française de ce livre paru en 1993 - un an après la mort de Camarón! Puis réédité en Espagne en 2014 et en 2017, avec un épilogue de la journaliste Silvia Cruz. Le livre s'arrête sur quelques moments charnières de la vie du chanteur, comme l'enregistrement de «La leyenda del tiempo» (album marquant la fin de la série de onze titres produits par la famille de Paco de Lucía) ou de «Potro de rabia y miel» (le dernier album de Camarón, produit dans la douleur, avec Paco de Lucía). Mais ce livre est surtout une remarquable enquête journalistique autour des mystères et des légendes entourant le personnage Camarón, chanteur devenu le petit «prince des marginaux».
Et c'est là un des points de vue les plus intéressants du livre: ce mythe du chanteur qui a brûlé sa vie en allant jusqu'au bout des fêtes et de l'absorption de produits est contextualisé avec les phénomènes de l'explosion de la consommation de drogues chez les jeunes gitans des années 1970 et de la politique d'embourgeoisement de quartiers comme Triana à Séville avec une relégation des gitans à la périphérie des villes. Ces transformations modifient profondément la tradition du flamenco et les conditions de production de cet art.
Vingt-sept ans après sa mort, la légende de Camarón est intacte et le prince indétroné. Il est plus que jamais une référence et ses interprétations sont toujours aussi bouleversantes.
Lien : https://www.loeildelaletra.c..
Première traduction française de ce livre paru en 1993 - un an après la mort de Camarón! Puis réédité en Espagne en 2014 et en 2017, avec un épilogue de la journaliste Silvia Cruz. Le livre s'arrête sur quelques moments charnières de la vie du chanteur, comme l'enregistrement de «La leyenda del tiempo» (album marquant la fin de la série de onze titres produits par la famille de Paco de Lucía) ou de «Potro de rabia y miel» (le dernier album de Camarón, produit dans la douleur, avec Paco de Lucía). Mais ce livre est surtout une remarquable enquête journalistique autour des mystères et des légendes entourant le personnage Camarón, chanteur devenu le petit «prince des marginaux».
Et c'est là un des points de vue les plus intéressants du livre: ce mythe du chanteur qui a brûlé sa vie en allant jusqu'au bout des fêtes et de l'absorption de produits est contextualisé avec les phénomènes de l'explosion de la consommation de drogues chez les jeunes gitans des années 1970 et de la politique d'embourgeoisement de quartiers comme Triana à Séville avec une relégation des gitans à la périphérie des villes. Ces transformations modifient profondément la tradition du flamenco et les conditions de production de cet art.
Vingt-sept ans après sa mort, la légende de Camarón est intacte et le prince indétroné. Il est plus que jamais une référence et ses interprétations sont toujours aussi bouleversantes.
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