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Critique de GeorgesSmiley


A Madrid, en 1868, tandis que le trône d'Isabelle II chancelle, que complots et rumeurs passionnent ses connaissances, « le Maître d'escrime » ne se préoccupe que de mettre la dernière main à son « traité sur l'art de l'escrime » en y incluant « la botte magistrale, l'estocade parfaite (et) imparable » qui en ferait le « nec plus ultra » de la discipline en surpassant les traités des grands maîtres français dont il fut jadis l'élève.
Seul et vieillissant, insensible aux affaires du monde mais conscient que, le pistolet prenant le pas sur l'épée, son «art tombe en désuétude », il vit des leçons qu'il donne à des tireurs confirmés ou à des débutants. Lorsqu'une jeune inconnue lui confie « je veux apprendre la botte des 200 écus ! » il ressent « la douce sensation que quelque chose de nouveau était en train d'arriver dans son existence monotone ». La nouvelle élève est douée et apprend vite. Que va-t-elle faire de cette arme redoutable? Dans quelle dernière aventure va-t-elle l'entraîner?
L'escrime est au coeur du roman mais il n'est pas nécessaire de posséder toutes les subtilités de la « parade de quarte, de tierce ou en demi-cercle, de l'estocade courte et du dégagement forcé» pour savourer la dernière aventure d'un héros qui n'a comme fortune que son honneur dans un Madrid qui n'est plus la capitale du monde qu'elle fut pendant plus d'un siècle.
C'est aussi l'occasion, pour l'auteur, de mettre dans la bouche de son héros quelques unes des vérités qui lui tiennent à coeur :
« Une civilisation qui renonce à la violence en pensée et en action se détruit elle-même. Elle se transforme en un troupeau d'agneaux qui se fera égorger par le premier venu.»
« Je préfère être gouverné par un César ou un Bonaparte, qu'on peut tenter d'assassiner s'il ne vous plaît pas, plutôt que de voir le vote du boutiquier du coin décider de mes passions, de mes habitudes et compagnie…le drame de notre siècle, c'est le manque de génie, qui est seulement comparable au manque de courage ou au manque de bon goût. Sans doute doit-on cela à l'ascension irrésistible des boutiquiers aux quatre coins de l'Europe ».
Le roman date de 1988 et il n'a pas vieilli, au contraire
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