Ils vont tuer vos fils

C'est un roman qui conjugue la modernité avec une certaine poésie. le style est travaillé, on le sent, tout en utilisant un registre de vocabulaire très contemporain. L'auteur explore, avec une certaine finesse, les traumatismes provoqués par les agressions sexuelles dans l'enfance, la recherche de l'identité sexuelle, sujets maintes fois abordés ces temps derniers.

C'est l'histoire de Guillaume, 15 ans, homosexuel, en questionnement sur son genre.
Son père a-t-il abusé quand il était enfant ? Est-il entouré de personnes qui ne le comprennent pas ? Est-il schizophrène ? Est-il dans un hôpital psychiatrique par hasard ?
Guillaume est attachant. le livre se lit rapidement.
La fin appelle une suite...

Grande amatrice de premiers romans j'avais hâte de découvrir celui-ci. Les thématiques abordées sont riches et actuelles, on navigue entre relations familiales, premiers amours, souffrance psychologique et quête d'identité; tout ce qui peut faire le quotidien d'un adolescent.

Sauf que Guillaume n'est pas un adolescent classique. Il vit tantôt en foyer, tantôt en hôpital psychiatrique malgré sa relation forte avec sa mère. Il vit tantôt homme tantôt femme, cherchant qui il est. Il vit tantôt assumé tantôt fatigué.

Je ressors un peu perplexe de ma lecture. Malgré de beaux moments, de belles phrases et des passages percutants je n'ai pas bien saisi où le récit allait, je n'ai éprouvé que peu d'empathie avec le personnage principal et je n'ai pas accroché avec le style décousu (sans doute voulu pour faire un parallèle avec le quotidien de Guillaume).

Guillaume, 15 ans, vit avec intensité. Depuis petit, il aime s'habiller en fille, il aime les talons de sa mère et il aime les garçons.
Le livre s'ouvre sur Guillaume devant la juge des enfants qui explique les attouchements qu'il aurait subi de son père. La juge dubitative décide que pour devenir un vrai homme, il faut éloigner Guillaume de sa mère. Il se retrouve donc en foyer. Là aussi sa personnalité haute en couleurs ne passe pas inaperçu. Est-ce que Guillaume est resté trop longtemps avec la seule présence de sa mère en modèle ? Est-ce que c'est parce qu'on le laissait jouer avec des Barbies enfant ? Ridicule, n'est-ce pas. Guillaume est comme il est parce qu'il embrasse à bras ouvert qui il est.
Cependant, les gens s'inquiètent et Guillaume fini vite en hôpital psychiatrique où il rencontre son grand amour, Clément, anorexique.

J'ai apprécié cette lecture, même si au final on tourne souvent en rond. C'est Guillaume, travestie, contre l'incompréhension du monde. Guillaume, homosexuel, contre le manque d'ouverture d'esprit.
L'écriture pour moi est peut-être un petit trop crue. On appelle un chat un chat et une bite une bite dans cet ouvrage. Mais parfois cette brutalité m'a dérangé. C'est d'ailleurs le but de l'auteur, de secouer ses lecteurs et donner à voir la violence de la vie d'un homme gay, surtout enfant. Au final, l'écriture est comme Guillaume, haute en couleurs.