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Critique de lionelBitume


Ce livre est structuré en trois partie, la première pose les bases en présentant les différentes écoles de l'économie et comment l'économie est un monde très représenté par les hommes. Dans la deuxième, l'auteure nous décrit la pluralité du féminisme (éco-féminisme, féminisme marxiste, ...) pour nous amener à la troisième partie qui traite plus largement de la question de l'égalité entre les hommes et les femmes mais aussi par rapport aux minorités ethniques par exemple.
La première partie peut paraître un peu rude à première vue pour les non initiés à l'économie théorique. Hélène Périvier a une écriture très académique tout au long du livre et peu parfois paraître difficile à suivre mais on s'y fait rapidement.
L'économie féministe à l'instar du féminisme, est plurielle. Elle se décline en plusieurs écoles économiques. Elle ne se résume pas à une simple opposition à l'école néo-classique, bien que nombre d'économistes féministes (hommes ou femmes) revendiquent leur appartenance à l'hétérodoxie et "associent la critique féministe à celle du capitalisme et de l'individualisme".
Contrairement à ce que l'on pourrait penser le féminisme dans l'économie n'introduit pas de biais idéologique et au contraire nous débarrasse des biais essentialistes et cognitifs, souvent véhiculés par les économistes hommes, qui perdurent depuis les débuts de cette science. Cette vision essentialiste, enferme les femmes (et les hommes) dans des rôles au sein de la société. Cela nous mène à penser qu'il existe un caractère féminin (attention de l'autre, émotif) et un caractère masculin (abstraction, prise de risques, logique) résultant de la biologie, alors qu'ils ne sont peut-être que la résultante des rôles sociaux qu'on attribue à chaque sexe, en ce sens qu'en réduisant les femmes au foyer et à l'éducation des enfants, alors les femmes apparaîtront avoir un caractère féminin.
La troisième partie elle la plus intéressante, elle présente comment le féminisme pourrait être un vecteur d'efficacité pour l'économie, en ce sens que privilégier des politiques anti-discriminatoires favoriserait le développement économique du pays. En effet, il faut pousser les femmes à sortir de cet image de la femme au foyer en favorisant leur entrée sur le marché du travail. Il faut aussi favoriser leur évolution dans leur carrière en aménageant des congés parentaux égaux, rémunérés pour les hommes, repousser les naissance, pour que les femmes interrompent moins longtemps leur carrière et brise ce fameux plafond de verre. L'auteure pense tout de même qu'au delà d'un moyen d'améliorer la situation économique d'un pays, il faut penser les questions d'égalité pour ce qu'elles sont, et ainsi favoriser l'égalité pour l'égalité et la justice sociale, non pas seulement pour que l'économie "tourne" mieux.

Très bonne lecture, l'auteure bien que se disant féministe (idéologie politique) tente de rester très rationnelle dans la présentation de ses raisonnements et nous permet de repenser les rôles de chacun dans la société et nous ouvre l'esprit sur la place du féminisme dans l'économie.
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