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Critique de LeChatduLivre


S'il faut retenir quelque chose de l'ouvrage d'Hélène Périvier, c'est sa force de conviction, qui se lit d'un bout à l'autre de son argumentaire. Ne vous fiez pas à son petit format, cet opus est en réalité un plaidoyer solide qui nous explique comment le féminisme ouvre de nouvelles voies de développement à la discipline économique, et comment les économistes se sont parfois trompés en omettant le travail des femmes. Elle met en évidence le rôle des femmes dans l'économie et comment celui-ci devrait être mieux pris en compte dans les indicateurs de mesure et les travaux scientifiques.

Ce livre se compose de six chapitres, articulés en trois parties. L'ensemble est étayé de notes de bas de page (présentes pour justifier le propos et permettre d'approfondir mais en nombre suffisamment restreint pour ne pas rebuter) ; pas de bibliographie en fin d'ouvrage pour ne pas conférer un caractère trop universitaire à cet essai.

Est-ce un livre grand public ? Je ne le pense pas, car saisir son propos suppose parfois de solides connaissances en théories économiques, et les allusions et éléments sous-jacents ne sont pas nécessairement explicités. Est-ce un livre universitaire ? Pas davantage, en ce sens qu'on sent une certaine liberté de parole. En fait ce libre est à mi-chemin : une critique de la discipline économique, dont on espère qu'elle sera lue par les chercheurs et chercheuses en économie, mais aussi une clé de compréhension des implications du féminisme en économie au sens large, et qui concerne donc tous les hommes et toutes les femmes.

J'ai appris beaucoup de choses en lisant ce livre, en particulier sur les biais des théories économistes au regard du féminisme. Je n'ai pas forcément saisi tous les tenants et les aboutissants de son argumentaire, mais je pense qu'une seconde lecture me permettra de lever certains points pour l'instant obscurs. En tant que chercheuse j'ai été particulièrement sensible au passage consacré à la question de la production scientifique (chapitre 4, et en particulier la façon dont les travaux féministes sont valorisés lorsqu'ils sont conduits par des hommes alors que les femmes sont accusées de parti pris pour des mêmes travaux).

A l'issue de ce livre, je me sens plus solide dans mes convictions féministes, et mieux armée pour comprendre certains phénomènes.

Merci à Babelio et aux presses de Science Po pour cette belle découverte, et merci à l'autrice pour cette performance qui ne peut que compter dans le paysage universitaire.
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