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Critique de Flaubauski


Trois hommes, van – le narrateur du récit, proposé sous forme de journal rédigé après coup –, Jeff et Terry, font la découverte d'une contrée restée en autarcie depuis 2000 ans, pour des raisons naturelles. Cette contrée légendaire, dans laquelle ils parviennent enfin à se rendre, après diverses péripéties, a la particularité d'être exclusivement féminine, et d'avoir une reproduction permise par la parthénogenèse. Au fil des pages, van nous décrit très précisément l'organisation de la société dans laquelle nos trois hommes vont évoluer pendant un certain temps, jusqu'au drame, annoncé dès les premières pages, qui les fera en partie rentrer chez eux.

Franchement inspirée des récits de voyage fictif omniprésents durant les Lumières, donnant lieu à la découverte de contrées et de sociétés poussant à la réflexion quant à nos propres sociétés, en bien comme en mal – ici plutôt en mal du point de vue de notre protagoniste, Herland est un roman qui est intéressant en ce qu'il propose un regard qui tente de montrer les travers d'une société patriarcale, tout en proposant une alternative en une société matriarcale censément dénuée de tous ces travers. Regard précis, intellectuellement dense, particulièrement réfléchi d'ailleurs.

Mais ce regard n'en a pas moins vieilli depuis sa publication, en 1915 : il y a en effet quelque chose de très puritain proposé dans cette vision, dans laquelle la femme s'épanouit principalement par l'intermédiaire de la maternité – directe ou indirecte : toutes n'ont pas le droit de se reproduire, vive l'eugénisme, mais toutes s'occupent des filles qui vont naître –, et dans laquelle, finalement, l'intrusion d'hommes dans son « harmonie » semble être un peu trop salutaire – chassez le naturel du patriarcat pendant 2000 ans, il revient au galop –.

Pas mécontente d'avoir enfin lu ce classique, même si les limites philosophiques, morales, ou encore sociologiques, en sont nombreuses.
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