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EAN : 9782221241981
288 pages
Robert Laffont (07/03/2019)
3.53/5   117 notes
Résumé :
Un roman longtemps oublié à découvrir de toute urgence dans sa traduction de référence.
Trois Américains, intrigués par des légendes locales, découvrent sur une haute montagne un petit pays mystérieux et, à leur grand étonnement, seulement peuplé de femmes. Ils sont les premiers mâles à visiter Herland en près de deux mille ans. Herland est l’une des utopies féministes les plus réussies jamais écrites. Paru en 1915, ce roman de la sociologue Charlotte Perkins... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
3,53

sur 117 notes
Une curiosité que ce court roman écrit en 1915, paru sous la forme d'un feuilleton dans une revue. Toute l'oeuvre de son auteure, la sociologue et écrivaine américaine Charlotte Perkins Gilman, a eu une influence majeure sur le militantisme féministe outre-Atlantique.

Elle a choisi la forme d'une utopie à la Jonathan Swift, le monde imaginaire de « Herland » permettant de dénoncer les dysfonctionnements du monde réel, en l'occurence, le patriarcat et ses conséquences sexistes. Trois Américains aux profils différents découvrent un peuple de femmes qui vit en autarcie depuis 2000 ans, sans homme, se reproduisant par parthénogenèse, dans une société paisible, rationnelle, très avancée intellectuellement et du point de vue intellectuel tout en vivant en harmonie avec la nature.

On sent la sociologue derrière chaque page. Les personnages n'ont pas d'existence propre, pas de chair, rien qui ne nous touche, ils sont juste là pour étayer les thèses de l'auteur. L'écriture est un peu empesée, très scolaire. En 1915, cela devait être très novateur mais en 2019, cette utopie m'a semblé très vieillie, et pour le moins très discutable :

- toute la société de Herland tourne autour de la maternité qui est érigée en quasi religion, le grand projet collectif étant de donner naissance à d'autres femmes, les bébés étant élevés en commun, un peu comme dans une ruche.
l'individu n'a que peu de place dans cet espace très organisée, impossible de s'y exprimer et de se détacher des autres « soeurs »
- les relations sexuelles n'existent pas, complètement évacuées
- surtout, ces femmes sont de souche aryenne, l'eugénisme a sa place puisque les femmes jugées les moins aptes physiquement et psychologiquement sont écartées de la reproduction.

Inversement, ce qui m'a semblé toujours très pertinent et finalement visionnaire, c'est la place que Herland accorde au respect de la nature, ces femmes vivant en symbiose avec leur environnement, l'agriculture mise en place étant très proche des idées de la permaculture actuelle.

A lire donc pour parfaire sa connaissance historiographique du féminisme, sans perdre de vue ce qu'il y a derrière cette gynocratie utopique. A quoi ressemblerait donc une utopie féministe inventée en 2019 ?
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Il y a quelques semaines, en flânant entre les étals recouverts de livres plus alléchants les uns que les autres, mon oeil fut attiré par une couverture, un titre : Herland. Déniché dans le rayon féminisme et avec pour illustration quelques phrases chocs comme, "le roman culte du féminisme américain", je ne pouvais que craquer ! Imaginez trois aventuriers scientifiques américains, découvrir sur une haute montagne un mystérieux petit pays peuplé exclusivement par des femmes. Impossible ! Comment font-elles pour se reproduire ? Et puis s'il n'y a pas d'hommes comment font-elles pour se nourrir, elles, ces pauvres petites choses délicates ? Ecrit en 1915, le livre de Charlotte Perkins Gilman est à la croisée entre essai sociologique et roman. Malheureusement, le fond comme la forme m'ont à plusieurs reprises fait cligner de l'oeil. Bah ouais, j'suis comme ça moi, je cligne de l'oeil quand ça ne va pas ! Pourquoi ? Un style un peu trop académique et quelques idées "tendances" de l'époque, comme l'eugénisme, m'ont légèrement refroidi. N'empêche, il fallait être sacrément courageuse pour exprimer l'idée d'un féminisme, même si je n'adhère pas à tous les arguments de la romancière. Prémices d'une réflexion sociétale, Herland ouvre la voie d'une pensée réformatrice. Merci Charlotte !

Au début du XXe siècle, trois amis américains passionnés de sciences et d'aventures découvrent lors d'une expédition lointaine, un mystérieux petit territoire. Enclavé dans de hautes montagnes, dans un pays que Van, notre protagoniste, ne mentionnera jamais par mesure de protection, ce peuple est exclusivement composé de femmes. Premiers hommes à fouler ce petit territoire baptisé Herland par leur soin, et avec leur regard scientifique, mais surtout d'homme occidental, nos trois amis découvrent un monde différent où l'idée d'une féminité telle qu'il la connaisse est balayée. Prisonniers, pour l'instant, de ce merveilleux et luxuriant pays, Terry, Jeff et van sauront-ils s'adapter à ce nouvel environnement ? Leur perception des femmes changera-t-elle ?

Sociologue de métier, il n'est pas étonnant que Charlotte Perkins Gilman ait voulu utiliser cette discipline au service de son roman. Sous forme de carnet de bord, l'auteure a prêté son oeil scientifique à son protagoniste principal, Vandyck Jennings, afin de traiter le sujet féministe qui n'en ai qu'à ses débuts. Critique sans fard de la société patriarcale dans laquelle elle évolue et est sans cesse confrontée, l'auteure, amène à plusieurs pistes de réflexions comme la définition de la féminité. Quelle est-elle sinon une définition fixée par l'homme et pour l'homme ? Représentée par des codes extérieurs, où l'apparence et l'attitude revêtent une importance capitale, celle-ci ne dépend que du regard que l'homme porte sur la femme. Pis, celui-ci confond féminité et maternité.

Et parlons-en de la maternité. Sujet de discorde pour moi, l'idée est ici menée à son paroxysme ! Bye-bye la sexualité épanouie, bonjour la maternité, pleine, entière, merveilleuse. Un peu trop peut-être... Reproduites par parthénogenèse, ces femmes élèvent la maternité au rang de religion. La femme telle quelle, est effacée au profit de l'éducation. Alors oui, cette utopie dans laquelle vit cette communauté est alléchante : non-violente, écologique à souhait, tolérante... Sauf que toutes les femmes ne sont pas aptes à engendrer. Seules celles considérées comme les plus fortes ont le droit de donner la vie. D'où le principe d'eugénisme... Pas terrible n'est-ce pas ? Et le plaisir, on en parle ? Bah pas vraiment puisqu'elles n'ont pas besoin d'hommes pour procréer. Et je ne vous parle même pas du non-désir d'enfants. Bon, n'oublions pas que nous sommes en 1915... Autant vous dire que cette partie tient plus à du cauchemar qu'au rêve pour moi !

Grâce aux voix de ses trois personnages, Charlotte Perkins Gilman, donne corps aux idées ridicules que les hommes véhiculent sur les femmes. Qu'ils soient misogynes, sexistes ou à l'inverse trop complaisants, l'auteure utilise ces arguments pour mieux les retourner, quitte à véhiculer elle-même des idées parfois douteuses. le reflet d'une époque ?

Happée par la curiosité de ce monde, j'ai vite été rattrapée par un style trop professoral qui marque ces 278 pages de lourdeurs. Intéressant, ce livre fait évidemment la part belle aux femmes, mais aussi à un modèle écologique novateur pour l'époque. Ainsi, leur communauté étroitement liée à la nature, est à l'image de celle-ci, abondante, luxuriante, tout comme disciplinée.

Un livre étonnant, parfois brillant, mais teinté d'idées houleuses.
Lien : http://bookncook.over-blog.c..
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Il existe en Amérique du Sud un pays où, depuis 2000 ans, les femmes vivent sans les hommes. Se reproduisant par parthénogenèse, elles ont créé une société idéale, juste et profondément pacifique, tournée vers la maternité et l'éducation de toutes. Quand Terry, Jeff et Vandyck, trois jeunes Américains découvrent le pays, ils sont tout à la fois sidérés et incrédules devant cette autonomie harmonieuse. Leurs principes et préjugés misogynes sont mis à mal et ils ont toutes les peines du monde à comprendre les vertus de ce monde dénué de violence, de compétition ou de domination. « Les vierges robustes n'avaient à craindre aucun mâle et, de ce fait, n'avaient pas besoin d'être protégées. [...] Elles plaçaient au plus haut le pouvoir de l'amour maternel, cet instinct que nous partons aux nues, mais aussi celui de l'amour sororal, que nous peinions à identifier alors qu'il était sous nos yeux. » (p. 99) Pendant une année, les trois hommes apprennent à connaître ce pays fabuleux, tout en sachant qu'ils n'y ont pas leur place et qu'ils devront le quitter.

Ce récit a posteriori a des airs de voyage extraordinaire à la Gulliver. Comme chez Jonathan Swift, la présentation d'une autre société est l'occasion de critiquer vivement la société dans laquelle il évolue. Ici, Charlotte Perkins Gilman donne de nombreuses leçons de féminisme et de morale. « Je pris conscience alors que ces charmes féminins qui nous fascinent tant ne sont pas féminins par essence, mais que ce sont des projections masculines, qu'elles ont cultivées pour nous plaire, parce qu'il fallait nous plaire, mais en aucun cas nécessaire à la réalisation de leur grand dessein. » (p. 101) le seul bémol de cette lecture est la tendance de l'autrice à professer l'eugénisme pour produire un être féminin parfait. Cela tient cependant au contexte d'écriture du roman : en 1915, ce genre d'idées avait le vent en poupe, et comme le dit très bien la préface d'Olivier Postel-Vinay, le roman de Charlotte Perkins Gilman développe un certain protofascisme, avec cette volonté de confier les rênes de la société aux êtres plus méritants et aux plus performants.

Mais cette lecture reste profondément inspirante et je comprends que ce roman soit un fondement du féminisme américain. « Des femmes ayant ce type de culture sont parfaitement capables de se défendre et ne seront pas accueillantes à l'égard de visiteurs inattendus. » (p. 24) J'ai maintenant envie de découvrir d'autres textes de cette autrice, notamment ses essais économiques, mais aussi la suite de Herland où elle présente l'arrivée d'une femme de ce pays aux États-Unis : je pense que le choc des cultures sera plus brutal dans ce sens-là !
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Célèbre intellectuelle féministe du tournant du XIXème au XXème siècle, Charlotte Perkins Gilman est l'auteure d'une oeuvre prolixe composée de nombreux romans, nouvelles, poèmes, essais et articles, publiés entre 1888 et 1935. En 1909, elle lança seule son propre mensuel, baptisé The Forerunner, dans lequel parut pour la première fois en 1915 et sous la forme d'un feuilleton, son utopie la plus célèbre, Herland. le texte n'est paru sous forme de livre qu'en 1979, au moment où l'oeuvre de Gilman était redécouverte. Il est pour la première fois traduit cette année en français aux éditions Books.

Sous des allures au départ de simple fiction, Herland bascule rapidement dans le registre de l'utopie. Dans celle-ci, Gilman imagine un monde dans lequel le féminin est l'unique et peut se passer du masculin grâce à la parthénogenèse. Présenté comme un pays propre, dépourvu de violence, libéré des conflits, de la peur et de la maladie, Herland offre à Gilman le cadre parfait pour développer ses réflexions d'une société idéale. Dans ce lieu à la beauté ordonnée, les normes reconnues sur ce que sont le « masculin » et le « féminin » n'existent pas. Découpé en douze chapitres, ce texte percutant permet à son auteure d'exposer ses théories concernant la maternité, l'éducation des enfants, et les rapports entre hommes et femmes.

En mettant en exergue les incohérences de la société patriarcale, Gilman questionne les rapports et les interactions entre hommes et femmes. Face aux trois explorateurs, les herlandaises se montrent particulièrement enthousiastes à l'idée de pouvoir comparer leurs deux mille ans d'histoire et d'étudier les différences entre leur propre peuple composé exclusivement de femmes et la société mixte de leurs hôtes. Car à travers leurs questions a priori naïves, elles parviennent bientôt à ébranler sérieusement les croyances les plus solides du narrateur quant aux fondements et au bien fondé des valeurs de la société des hommes. Au cours de leurs échanges, van et son hôtesse confrontent leurs visions sur de multiples sujets, tels la religion, la mort, le travail, les traditions… En soumettant sa pensée patriarcale à un angle de vue externe et dépourvu de préjugés, le jeune homme remet bientôt en question les fonctionnements et les principes communément admis d'un système qu'il n'avait jusqu'alors jamais remis en cause.

A Herland, la maternité constitue l'institution fondamentale de la société, sous une conception qui transcende les liens biologiques. Les enfants sont la raison d'être du pays, et les femmes mettent toute leur énergie au service de leur avenir. Elles concentrent toutes leurs forces et leur intelligence à concevoir des plans pour atteindre leurs idéaux en matière d'éducation. Leur projet se résume en une question: comment oeuvrer à rendre chacun meilleure ? Historiquement, c'est dans l'intérêt de leurs enfants qu'elles développèrent plusieurs secteurs d'activités et organisèrent l'espace. Confrontées à une démographie galopante, elles durent cependant bientôt trouver une solution au problème de surpopulation qui aurait eu pour conséquence une baisse de la qualité de la vie. Refusant la compétition et la « lutte pour la vie » tout autant que le colonialisme, elles décidèrent de réguler leurs naissances et de ne plus se reproduire, sacrifiant leur maternité pour leur pays. Car pour les habitantes de Herland, l'amour maternel irradie de bien des façons, et les femmes qui n'ont pas d'enfant peuvent trouver un réconfort en prenant soin de ceux qui sont déjà là.

Si à Herland, la maternité, entendue comme le fait de porter un enfant, est accessible à chacune, l'éducation de l'enfant est en revanche un art réservé seulement aux plus compétentes. Dans cet esprit, le soin aux bébés, qui participe de l'éducation, est donc confié aux « plus capables ».

Puisant dans le mythe des Amazones, Gilman charpente une utopie passionnante dans laquelle les rapports de force se trouvent inversés, au service d'un discours féministe et engagé. Dans Herland, Gilman imagine une société sans hommes dans laquelle les femmes se reproduisent par parthénogenèse. Plus que d'imaginer un mode de reproduction alternatif permettant aux femmes de se passer totalement des hommes, Gilman créée dans son livre une société où la sexualité est totalement absente.

Avec l'arrivée de ces voyageurs, les habitantes voient l'occasion de rétablir la bisexualité à Herland. Après plusieurs mois passés à les étudier, les observer et les évaluer, elles envisagent la réintroduction des hommes et d'une reproduction sexuée normale. Mais pour les Herlandaises, l'acte sexuel reste indissociable d'une volonté de procréation.

Le mariage des trois explorateurs à trois des habitantes permet à l'auteure de développer ses opinions concernant cette institution et d'affirmer son point de vue concernant la nécessité de discipliner l'instinct sexuel. Ancrée dans la morale victorienne, Gilman expose une vision de la sexualité uniquement procréatrice. Après avoir tenté de violer son épouse, Alima, Terry est finalement chassé de Herland. En voulant prendre par la force la jeune femme qui se refusait à lui dans la mesure où son but n'était pas la reproduction, Terry a commis la transgression ultime des règles régissant la société herlandaise. Son acte symbolise au demeurant la concrétisation de ses intentions prédatrices (latentes depuis le début du récit) et de sa volonté de domination qui caractérisent son personnage phallocrate.

Selon Gilman, la féminité exacerbée et l'hypersexualisation des femmes du XXème siècle ne s'explique pas par la nature ou des causes biologiques mais par l'environnement économique, social et culturel dans lequel elles vivent. Parce qu'elles sont économiquement dépendantes des hommes, les femmes doivent sur-développer leurs caractéristiques féminines au dépens d'autres caractéristiques universelles. Van, le narrateur, prend progressivement conscience que sa vision de la place de la femme n'est en réalité qu'une construction culturelle.

Herland est donc un texte qui vaut surtout pour ses thèses avant-gardistes au regard de l'époque où il fut rédigé. Gilman y avance des réflexions novatrices pour son temps sur certaines questions, telles que le rapport à la nature, la féminité, l'éducation des enfants (où elle prône le recours à des méthodes pédagogiques alternatives et innovantes pour l'époque, à l'instar de la méthode Montessori) et l'éloge du partage des connaissances. Elle oppose en particulier l'esprit de compétition (la société américaine) à celui de coopération (Herland), qui constitue selon elle la clé de l'évolution humaine et du progrès.

Si certaines réflexions lancées par l'auteure apparaissent incroyablement visionnaires pour son époque, d'autres au contraire, témoignent aujourd'hui d'un regard éculé et d'une conception datée à l'égard de certains sujets. Dans sa vision de la différence des sexes, Gilman semble opposer de façon binaire une énergie masculine violente et portée à la destruction à une énergie féminine maternelle et conservatrice. En filigrane de sa démonstration se dessine par ailleurs une société où les individualités sont sacrifiées au nom du bien collectif. La maternité constitue pour ces femmes le seul engagement personnel, tout le reste s'inscrivant dans un projet commun. A Herland, tout est fait au service du pays et de l'amélioration de la « race ». Impossible aujourd'hui de ne pas tiquer devant cet éloge d'un certain eugénisme, ni d'occulter les sous-entendus racistes qui ponctuent l'oeuvre. Bien que marquée par son temps par certains aspects, Herland, n'en reste pas moins, cent ans après sa rédaction, une oeuvre globalement étonnamment moderne, qui force l'admiration et mérite qu'on s'y intéresse. Considéré comme un roman culte, il occupe par ailleurs une place centrale dans la littérature féministe américaine.

Première partie de sa construction utopique, Herland sera suivi en 1916 de la publication de With Her in Ourland, suite bien moins connue, dans laquelle l'auteure délivre pourtant certaines clés de compréhension de son oeuvre et de sa pensée, étoffant encore davantage sa réflexion. Espérons donc qu'une traduction française de ce second volet arrive prochainement, afin de permettre aux lecteurs francophones de découvrir encore un peu plus la production d'une auteure injustement tombée dans l'oubli.

Retrouvez mon avis complet ainsi que des extraits sur mon blog.
Lien : https://lectriceafleurdemots..
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Herland ou la terre des Femmes !
Une utopie écrite par Charlotte Perkins Gilman en 1915 et, qui a eu un grand succès auprès des féministes, puis est tombé dans l'oubli pour resurgir avec les nouvelles générations féminines dans les années 60/70 !
Trois américains : Terry, Jeef et Vanduck ( le narrateur ) découvrent avec étonnement en haute montagne un petit pays, isolé peuplé exclusivement de femmes !
Ils découvrent des Herlandaises robustes, acrobates et intelligentes qui vont les tenir emprisonnés pour leur apprendre leur langue apurée pour être plus facilement assimilable et pouvoir comparer leur mode de vie matriarcal à celui des 3 invités !
Elles vivent depuis 2000 ans éloignées de toute civilisation, suite à une éruption volcanique et des tremblements !
Elles ont du s'organiser à plusieurs niveaux :
***Pas d'hommes : elles pratiquent la parthénogenèse et, se consacrent principalement à l'éducation de leurs enfants !
Mais elles ont tout planifié même en ce domaine : la limitation des naissances par l'eugénisme et, les mamans n'ont leur bébés que durant 2 ans car ensuite : ce sont des soeurs spécialisées qui vont s'occuper d'eux pour obtenir une éducation collective !
Sur le plan économique : elles ont supprimé les élevages, le bétail (sauf celui des chats ) car ils prenaient trop de place et leur propre lait leur suffit !
Elles ont planifié les cultures et mettent en valeur les arbres, elles recyclent leurs déchets ...
Que demander de plus dans cette société sororale ? elles ont la paix, l'abondance, la beauté, la bonté et l'intelligence et surtout pas de jalousie, de criminalité ! Un monde parfait crée par les femmes pour les femmes ,mais nos 3 invités vont s'éprendre de leurs 3 belles guides : et vont se marier sous l'autorité de la Grande-sur-Mer et son cercle de Grandes conseillères du Temple !
Hélas,Terry va vouloir concrétiser son union et, ils vont être obligés de partir de ce "paradis " féminin !
Un roman avec des personnages qui ne servent qu'à valoriser les thèses de Gilman !
Un roman culte du féminisme américain sans concession pour le patriarcat mais, qui présente un intérêt pour voir quelle sera l'évolution de nos féministes actuelles !

L.C thématique d'avril 2021
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critiques presse (1)
Actualitte
31 mai 2019
Une belle utopie (quoique ? On part quand vous voulez) réussie, enfin traduite en France près d’un siècle après son écriture !
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (30) Voir plus Ajouter une citation
C'était un fait. Et voila que la fille que j'aimais, cette créature aux qualités infinies bien plus nombreuses que les miennes, cette super femme d'un super monde, affirmait que l'immortalité était une idiotie ! Et elle était sérieuse en plus.
"Mais pourquoi y tenez-vous ? demanda t'elle.
_Mais enfin comment ne pas y tenir ? protestai-je. Tu préfère t'éteindre comme une bougie ? Tu ne veux pas continuer à vivre, encore et encore, et être heureuse pour toujours ?
Mais non me répondit elle. Je n'en ai aucune envie. Je veux que mon enfant et l'enfant de mon enfant continuent pour moi - et elles le feront. Pourquoi voudrais-je d'une chose pareille ?
-Mais parce-que cela signifie le Paradis !insistai-je.
La paix, la beauté, le bien-être et l'amour. Avec Dieu "
Je n'avais jamais été aussi éloquent sur la religion. Qu'elle soit horrifiée par la damnation, je pouvais encore le concevoir, mais la vie éternelle- qu'elle belle croyance !
" Mais Van, dit-elle en me tendant les mains. Van chérie ! c'est beau de voir combien tu y crois. Paix, beauté confort et amour divin, c'est ce que nous désirons tous. ET le progrès aussi, souviens-toi. Le progrès humain, encore et toujours. C'est ce que notre religion nous pousse à désirer et à étudier, et c'est ce que nous faisons !
-Oui mais ici , dis-je. seulement pour cette vie terrestre.
Et alors ? et vous, dans votre pays, avec votre belle religion basé sur l'amour et le don de soi, vous l'avez aussi cette vie, sur terre ?
Aucun de nous n'avait envie d'expliquer aux femmes d'Herland
les maux de notre cher pays. Une seule chose était de considérer ces maux comme nécessaire et essentiels et, entre nous, de critiquer la civilisation trop parfaite de ces femmes, mais nous ne pouvions nous résoudre à leur raconter nos échecs et nos débâcle.
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Nous apprõchames d'une petite ville. J'avoue que nous fîmes peu attention aux rues, entretenues et bien tracées, à la plaisante architecture et à la beaute ordonnée des lieux. Nous avions sorti nos jumelles. Terry aussi, qui préparait un vol plané, porta les siennes à ses yeux.
Les femmes entendirent le vombrissement du moteur et sortirent des maisons.
Elles arrivaient des champs au pas de course, silhouettes légères, des foules entières ! Nous les devisageâmes encore et encore, jusqu'à ce qu'il soit trop tard pour attraper les manettes, redresser l'appareil afin de regagner le ciel.
-"Mon Dieu... dit Terry après un moment. Il n'y a que des femmes !
- Et des enfants " s'exclama Jeff, tout excité.
Je protestai :
"On voit que ce pays est civilisé, il doit bien y avoir des hommes...
- Bien sûr qu'il y a des hommes, dit Terry. Alors, trouvons-les".
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Il va sans dire que s'occuper des bébés et quelque chose que toute femme peut faire - toute mère !
-Nous ne le pensons pas, répondit-elle avec douceur. Celles d'entre nous qui sont les plus hautement compétentes à cette fonction ; et une majorité de nos jeunes femmes essayent d'y parvenir avec empressement - je vous assure que nous ne gardons que les meilleurs.
- Mais la pauvre mère - dépossédée de son bébé et...
- Oh non, m’assura-t-elle avec sérieux. Pas dépossédée le moins du monde. C’est toujours son bébé - il est avec elle-, elle ne l'a pas perdu. Mais elle n'est pas seule à s'en occuper. Il y a d'autres personnes qu'elle sait être bien plus à même de le faire. Elle le sait parce qu'elle a étudié comme elles, s'est exercée comme elles et parce qu'elle honore leur véritable supériorité. Par égard pour l'enfant, elle est heureuse de pouvoir lui accorder les meilleurs soins. "
P163
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Et nous étions sûrs de nous-même quant aux inévitables limitations, aux défauts et aux vices dans large groupe de femmes. Nous pensions qu'elles se seraient adonnées à ce que nous nous appelions là « vanité féminine » - « fanfreluches et falbalas », alors qu'elles avaient élaboré un costume plus parfait que les vêtements chinois, d'une riche beauté quand elles le désiraient, toujours pratique, d'un bon goût et d'une dignité infaillibles.
Nous nous étions attendus à une monotonie docile et terne, et avions trouvé une inventivité sociale audacieuse très en avance sur la nôtre, un développement mécanique est scientifique tout à fait à la hauteur du nôtre.
Nous nous étions attendus à la mesquinerie, et avion trouvé une conscience sociale à côté de laquelle nos nations faisaient penser à des enfants querelleurs et surtout, demeurés.
Nous nous étions attendus à la jalousie, et avions trouvé une grande affection sororale, une intelligence équitable, pour laquelle nous étions incapables de proposer de parallèle.
Nous nous étions attendus à l'hystérie, et avions trouvé un niveau de santé et de vigueur, ainsi qu'un tempérament égal auquel il était impossible d'expliquer, par exemple, l'habitude du blasphème - nous l'avions essayé.
page 159
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Je me sens incapable de décrire ce que cette femme était pour moi. Nous disons de belles choses sur les femmes, mais au fond de notre cœur nous savons qu'elles sont des êtres très limités - pour la plupart. Nous les honorons pour leurs pouvoirs fonctionnels, alors même que nous les déshonorons par l'usage que nous en faisons ; nous les honorons pour leur vertu soigneusement imposée, alors même que nous montrons par notre propre conduite que nous avons peu d'estime de cette vertu ; nous les apprécions sincèrement du fait des activités maternelles perverties qui font de nos femmes les plus pratiques des domestiques, parce qu'elles sont liées à nous pour la vie avec un salaire qui ne dépend que de nous, tout leur temps, à l'exception des taches temporaires de la maternité quand elles y parviennent, étant de répondre de toutes les façons possibles à nos besoins. Oh, nous les apprécions, il est vrai, « à leur place », c'est-à-dire à la maison, où elles exécutent cet ensemble de tâches si magnifiquement décrites par Mrs Joséphine Dodge Daskam Bacon, qui précise avec soin les services d'une « maîtresse »Mrs J.D.D. Bacon est une écrivaine très précise et elle comprend son sujet-à partir de son point de vue.
page 269
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Videos de Charlotte Perkins Gillman (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Charlotte Perkins Gillman
"Le village des fous", Charlotte Perkins Gilman, éditions les Petites Manies
Conseil lecture par Isabelle Pellouin des éditions Les Petites Manies, maison d'éditions normande.
Entretien mené à la librairie Guillaume à Caen.
Vidéo : Paris Normandie
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