AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Oeuvre poétique (1952-1994) (9)

Lorsque la mort viendra
Je voudrais que ce soit comme aujourd'hui
Un grand soir droit laiteux et immobile
Et surtout je voudrais
Que tout se tienne bien tranquille
Pour que j'entende
Une dernière fois respirer cette terre
Pendant que doucement s'écarteront de moi
Les mains aimées
Qui m'attachent au monde
Commenter  J’apprécie          350
Toutes les choses de la terre
Il faudrait les aimer passagères
Et les porter au bout des doigts
Et les chanter à basse voix
Les garder les offrir
Tour à tour n'y tenir
Davantage qu'un jour les prendre
Tout à l'heure les rendre
Comme son billet de voyage
Et consentir à perdre leur visage
Commenter  J’apprécie          202
PRIÈRE



Par la rivière par le fleuve
Qu'on me laisse à présent partir
La mer est proche je respire
Déjà le sel ardent
Des grandes profondeurs
Les yeux ouverts je descendrais au cœur
De la nuit tranquille
Je glisserais entre les arbres de corail
Écartant les amphores bleues
Frôlant la joue
Enfantine des fusaïoles
Car c'est là qu'ils demeurent
Les morts bien-aimés
Leur nourriture c'est le silence la paix
Ils sont amis
Des poissons lumineux des étoiles
Marines ils passent
Doucement d'un siècle à l'autre ils parlent
De Dieu sans fin
Ils sont heureux

Ô ma mémoire brise-toi
Avant d'aller troubler le fond
De l'éternité…

p.197-198
Commenter  J’apprécie          70
Toutes les choses de la terre
Il faudrait les aimer passagères
Et les porter au bout des doigts
Et les chanter à basse voix
Les garder les offrir
Tour à tour n'y tenir
Davantage qu'un jour les prendre
Tout à l'heure les rendre
Comme son billet de voyage
Et consentir à perdre leur visage
Commenter  J’apprécie          70
PRIÈRE


Qu'on me laisse partir à présent
Je pèserais si peu sur les eaux
J'emporterais si peu de chose
Quelques visages le ciel d'été
Une rose ouverte

La rivière est si fraîche
La plaie si brûlante
Qu'on me laisse partir à l'heure incandescente
Quand les bêtes furtives
Gagnent l'ombre des granges
Quand la quenouille
Du jour se fait lente

Je m'étendrais doucement sur les eaux
J'écouterais tomber au fond
Ma tristesse comme une pierre
Tandis que le vent dans les saules
Suspendrait mon chant

Passants ne me retenez pas
Plaignez-moi
Car la terre n'a plus de place
Pour l'étrange Ophélie
On a scellé sa voix on a brisé le vase
De sa raison

Le monde m'assassine et cependant
Pourquoi faut-il que le jour soit si pur
L'oiseau si transparent
Et que les fleurs
S'ouvrent à chaque aurore plus candides
Ô beauté
Faisons l'adieu rapide
Commenter  J’apprécie          50
Ce n'est pas l'ombre que je cherche
Ni l'humble signe
De la halte sous les palmiers
Tranquilles ni l'eau ni l'ange
Gardien d'oasis
Je cherche le chemin qui dure
Toujours toujours toujours ...
Commenter  J’apprécie          40
… Je suis mille
Je serai une
Tranquille absolue
Équation résolue
Charade trouvée
Toujours verte pensée de Dieu

J'ai soif
Les sources qui m'appellent
Sont menteuses
Ici
Le dernier mot des choses
Est mirage
Seule me reste
Cette lourde fleur jaune
La solitude
Commenter  J’apprécie          40
Et la vie c'est cela
Une ombre qui s'allonge sur le seuil
Une cour abritée de hauts tilleuls
Le miel en fleur et les abeilles mortes
Une main qui frappe à la porte
Et les visages changent de couleurs
Rien n'a bougé que le ciel sans racines
Et la saison penchée au bord de la ravine
Les regards sont plus fixes et les gestes raidis
Est-ce l'aube ou midi L'attente est si pareille
À l'attente et tout ce qu'on connaît
Tout ce qu'on tient n'est que le rêve tourmentant
D'une réalité profonde et dérobée
Commenter  J’apprécie          40
EN QUATRE TEMPS



Quand les grillons dans l'herbe de ma voix
Se seront tus
Et quand à ma porte le jour
Exténué s'endormira
Que je m'étende alors sur l'eau
Tranquille du silence

Au creux des mains pourtant
Plus légère que l'air
Cette poignée de cendres
Où le feu couve

Autour de moi les arbres
Lâchent leurs feuilles l'hirondelle
S'en est allée le vent
Disperse les derniers nuages

Toute parole éteinte
Aller rejoindre dans l'azur
Les cygnes migrateurs
Leurs champs incorruptibles
Commenter  J’apprécie          10




    Lecteurs (9) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

    Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

    Paris
    Marseille
    Bruxelles
    Londres

    10 questions
    1229 lecteurs ont répondu
    Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}