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Critique de le_Bison


C'est genre en fin de matinée, à l'approche d'un square, banlieue résidentielle (du New-Jersey ?) où des « mamans », bonnes sous tout rapport, papotent entre elles, surveillant à peine leur progéniture dans le bac à sable. Vous les connaissez ces nanas, ça discutaillent fond de teint et beaux mâles qu'elles voudraient approcher, accrocher, ah mais non elles sont mariées, et puis WTF, pourquoi pas après tout… Ça ç'est genre en attentant impatiemment que l'heure tourne pour rentrer à la maison et ainsi se verser un grand verre de vin blanc, un Chardonnay. As-tu déjà remarqué qu'aux States, les verres à vin sont toujours plus grands. Alors je m'assois, seul sur un banc, et je les regarde, frétillant de plaisir solitaire, comme pour un épisode de Desperate Housewives, comme une source d'inspiration. J'inspire, expire, respire, éternue mes allergènes. J'observe en silence, je regarde ces femmes. Elles s'appellent Bree, Gabrielle, Susan… ah non, là je confonds, les histoires se mélangent dans mon esprit confus, trop de télé ou trop de bouquins. Je reprends : Sarah, la trentaine, soi-disant ex-lesbienne, ex-féministe, toujours mariée, un gosse. Autour Mary Ann, avec un prénom comme ça, on ne peut être que la « méchante », la meneuse prétentieuse du groupe, celle qui est là pour distiller sa bonne morale, pour se moquer des gens « différents », comprendre qui ne pense pas comme elle, genre Sarah l'intellectuelle. Tiens, le Beau Todd arrive, blond, la trentaine, un gosse, marié aussi, le roi du bal… Hou là là, ça sent d'ici la testostérone, la sueur et les poils sous les bras. Mal dans sa peau, homme au foyer que sa femme pousse à aller au barreau… Alors que le barreau, il l'a quand sur une impulsion Sarah l'embrasse en plein square…

L'Américaine blanche et catholique, faussement puritaine, ou réellement putaine. Un regard à la fois drôle et cynique, sur ces femmes, ces hommes, cette Amérique-là. Un plaisir, à peine coupable, pour ces histoires de couples sur lesquels la culpabilité de l'adultère, du désir et du sexe s'ébauchent sous la plume d'un Tom Perrotta, que je découvre ici, un auteur entraperçu à travers l'adaptation télé – trop de télé, trop de romans – de Mrs Fletcher ou les tribulations d'une Milf – on tournait déjà sur le désir et la sexualité de ces femmes.

Ah, j'oubliais, toujours assis sur mon banc, je regarde des jeunes faire du skate. J'en reste souvent hypnotisé, probablement ma période grunge et Kurt Cobain. Hey ! Mais ne serait-ce pas ce pédophile qui s'est installé dans la maison voisine avec sa vieille maman et qui traîne dans le square, qui se promène en slip de bain dans la piscine municipale…. Hey ! Faites gaffe à vos gosses, ce type est un PÉDOPHILE ! Glaçant et grinçant.

Le soleil se couche à l'horizon, les jeunes tentent toujours des figures impossibles sur leurs skates, se cassant toujours plus la figure – aïe ça doit faire mal au cul – Hey ! C'est pas ce que dit ta femme ? – je reprends mes esprits, me lève et me pose sur le canapé, une bière à la main, regardons ce qu'il y a à la télé. Kate Winslet et Jennifer Connelly aux premiers rôles. « Little Children », l'histoire me dit quelque chose...
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