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Critique de Souri7


Deuxième tome de la série William Monk.


William Monk doit enquêter sur le meurtre d'Octavia Moidore, retrouvée dans sa chambre, gisant dans son sang. Une enquête des plus difficile pour William Monk puisqu'il doit jongler entre les faits, la pression sociale de la famille de la victime et sa conscience. Lors de cette enquête, William Monk exclut rapidement un meurtre commis par une personne venue de l'extérieure : il ne lui reste qu'une seule possibilité à savoir un habitant de la maison. La famille presse l'enquêteur de se tourner vers les domestiques de la maison puisqu'il va de soi qu'un être bien né ne commettrait pas un acte si abject.... et les domestiques qui eux attendent en quelque sorte que l'épée de Damoclès s'abatte sur l'un d'eux. Seulement, plus Monk poursuit et découvre des faits, plus il est persuadé que le meurtrier fait partie de la famille. Une enquête qui le conduira à prendre une décision concernant son avenir...


Ce second tome est sans contexte une véritable plongée dans une Angleterre d'autrefois. D'une part, l'enquête est assez complexe pour entraîner le lecteur sur diverses pistes et envisager divers suspects... d'autre part, au fil de cette enquête, Anne Perry nous dépeint une Angleterre victorienne très conformiste, voire protocolaire : les classes sociales sont décrites avec cynisme et réalisme où le noble peut tout se permettre et le faible subir. Nous ressentons au travers de ce livre, les pressions des "nobles" dès que l'on touche à l'un d'eux et leurs abus de pouvoir afin d'obtenir gain de cause voire étouffer une affaire.
La police n'en était qu'à ses balbutiements à cette époque et l'on peut dire, qu'elle n'était pas très appréciée : voire des inconnus fouiller dans la vie d'autres n'enchantait guère les nobles qui avaient pour habitude de régler leurs problèmes à leur manière et avec discrétion.


Enfin, que dire de la vie quotidienne de l'époque? Nous pourrions penser que les nantis étaient mieux traités que les pauvres... certes, mais à quel prix. Dans ses familles aisées, le chef de famille avait pour obligation de recueillir chez lui ses parents pauvres (suite à un décès, une perte d'emploi), mais souvent, ils étaient rabaissés. Les domestiques quant à eux subissaient les pires crimes sans se plaindre puisque dénoncer équivalait à finir à la rue sans possibilité de retrouver un emploi. Ainsi, certains "maîtres" se permettaient sans vergogne de violer les bonnes pour ensuite les renvoyer ensuite une fois enceintes.


Une époque sombre relatée avec brio par Anne Perry, mais aussi une époque de découverte, de nouveauté notamment dans le domaine médical avec l'éther, la quinine même si la société médicale de l'époque était réticente à utiliser ces nouveaux médicaments. Nous avons dans ce livre une description hallucinante des hôpitaux au travers du regard d'Hester Latterly.


Pour conclure, une enquête menée avec brio où l'auteur nous fait envisager toutes les possibilités avant de nous révéler les vraies raisons du crime. Une fois le livre terminé, on se dit qu'Anne Perry est d'un machiavélisme incroyable et on en redemande.
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