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Critique de Henri-l-oiseleur


Léonard de Vinci tarde à peindre sa fameuse Cène au monastère de Notre-Dame des Grâces. Il peint ses personnages d'après nature : son Christ, ses apôtres, ne sont pas que de simples apparences en deux dimensions sur un mur, ce sont des êtres humains dont le corps et le visage portent les marques de l'histoire personnelle et de l'intériorité. Il lui manque un Judas : non seulement un modèle qui ait l'air de Judas, mais un homme qui, dans ses actes et dans sa vie, incarne Judas. Il sera bien temps ensuite de le croquer et de le peindre sur le mur de la Cène. La route route du peintre finit donc par croiser celle du négociant bohémien Joachim Behaim, homme juste et droit, exact à payer et à se faire payer, dont l'histoire à Milan (peu intéressante à vrai dire) occupe la plus grande partie de ce roman. Judas, c'est lui, son visage, sa prestance, ses moeurs et opinions, bref tout dans sa personne est Judas, l'homme juste et le traître à l'amour. C'est sa vie, non sa figure seulement, qui fait de lui le parfait modèle du personnage.

Ce court roman est une réflexion intéressante sur la peinture et sur la personne de l'apôtre qui trahit le Christ. Judas est un personnage délicat à manier : on a vite fait de tomber dans l'antisémitisme, et il faut de l'habileté à l'auteur pour éviter ce piège. Mais faire de Leo Perutz un "Kafka picaresque" est certainement très exagéré. La lecture de l'ouvrage est agréable, grâce à un certain humour qui désennuie.
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