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Critique de Isa0409


🖤 « Margaret O'Don (...) avait ceci de commun avec moi qu'elle sentait tout fortement et que rien ne lui était indifférent. Elle était d'avis, comme moi, que ce qu'on détestait, il fallait non pas l'éloigner de soi par le geste ou la pensée, mais le supprimer radicalement, et ce qu'on aimait, afin d'être sûr de n'en pas être séparé, mieux valait le dévorer plutôt qu'essayer de l'étreindre dans ses bras ou dans sa main. »
(P.30)

🖤 L'action de cette étrange histoire se déroule en Ecosse, dans un petit village où se mêlent événements surnaturels et mystères, où règne une atmosphère fantomatique, parfois terrifiante, dans un château tout aussi gothique que romantique. L'histoire est contée par John Mac Corjeag à son vieil ami Norbert, qu'il avait connu des années auparavant ; les deux amis s'étaient perdus de vue après qu'on a diagnostiqué à John un état de folie incurable et irréversible et qu'il fut interné...

🖤 Cette histoire, c'est celle d'un amour dévorant, d'une passion si ardente qu'elle en devient dévastatrice, née d'un regard entre John et sa bien-aimée Margaret lorsqu'ils étaient enfants. Oui, le regard et tout ce qu'il laisse transparaître de l'âme joue un rôle primordial dans l'engrenage qui causera la perte de John. Les yeux de sa jeune dulcinée, si verts et profonds, il voudrait y plonger, s'y noyer, si ce ne fût un leurre créé par Dieu : pour ne pas succomber à la tentation qu'ils représentent, John tâchera l'émeraude de ce visage dans le bleu de l'encre... Si tel événement dût éloigner les deux jeunes gens à tout jamais, le destin en fit autrement : des années plus tard, Margaret, qui avait quitté le village, y revient à quelques jours de son mariage et, comme il en fut lors de leur jeunesse, les regards des deux amants s'aimantent à nouveau, plus fort encore que la première fois, et les corps s'emmêlent, s'emboîtent, ne font plus qu'un.

🖤 Naquît alors une fascination sans borne de John envers celle qui devînt sa femme. Il ne s'agissait plus seulement du regard, mais du le visage tout entier, cette « boîte à os » engendrée par la volonté du Tout-Puissant et dont John ne saurait jamais s'emparer. Possession, obsession, comment faire sien ce visage, comment le détenir pleinement, comment saisir le fond de ces yeux, l'âme qui s'en échappe, le corps qui les retient ? Détruire dit-il...

🖤 L'amour jusqu'à la folie la plus absolue, jusqu'aux torpeurs de l'âme, jusqu'au gouffre du remords et de l'espoir. Voilà un roman unique en son genre, dont il est impossible de se séparer une fois qu'on en a commencé la lecture. Cocteau a dit à son propos qu'il était l'une des productions les plus inouïes de ce siècle.
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