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Critique de Shaynning


Membre de la collection Deuzio aux éditions Alice, "Harceler n'est pas jouer", on l'aura deviné, traite du harcèlement/intimidation scolaire.


Léonie, comme tous ses camarades de classe, est invitée chez Estelle, une nouvelle, pour son anniversaire. Elle y gagne la chasse au trésor, mange un savoureux gâteau et tout semble bien aller. À son retour à l'école, l'anniversaire est le sujet de l'heure et tout ce que trouve à dire Léonie est que le gâteau lui a plu ( parce que l'attitude de princesse d'Estelle ne lui revient guère). de là, on fait circuler une image d'elle peu flatteuse en train de manger ledit gâteau. On la traite de goinfre, mais surtout, on insiste sur sa dentition. À partir de là, le surnom mesquin "Bugs Bunny" la suit comme une ombre. Puis viennent les mesquineries, puis le pinçage de peau. En quelques semaines, Léonie devient la victime d'Estelle et ses sbires, mais aussi de camarades qu'elle ne côtoie même pas. Isolée de plus en plus, elle a aussi de grosses crampes au ventre et son moral chute. Pour elle, tout ça n'a rien d'un jeu.


On reconnait le "patern" d'intimidation dont est victime Léonie. Les actions dont elle est victime qui prennent en ampleur, le réseau d'intimidateurs qui grossit, les témoins qui rient ou qui restent inactifs, ses angoisses qu'en à dénoncer, son isolement progressif, le stress qu'elle somatise,etc. On reconnaitra aussi les divers facteurs aidant avec Oscar, qui sait jouer les indifférents et qui n'embarque pas dans le jeu des intimidateurs, les amies de Léonie, qui cherchent à l'aider, les professeurs qui investiguent et font collaborer les parents. Idéalement, ce devrait être ce genre de réseau mobilisé qui devrait avoir préséance dans toutes les écoles.


J'aime qu'on ait abordé la chose comme "un jeu". C'est l'excuse parfaite des intimidateurs: "on voulait juste jouer, c'est elle qui n'a pas d'humour, on a rien fait de mal". Mais comme le dit le titre, quand la personne concernée ne trouve pas ça drôle, qu'elle ne pense pas que ce soit un jeu, alors ce n'en est pas un, point final.


J'aime aussi que dans l'histoire la professeur ait fait appel à l'infirmière ( connaissances théoriques) et une victime d'intimidation qui s'en est sortie ( connaissances expérientielles). Elles ont mit des mots sur les évènements et proposer des solutions intéressantes. Surtout, elle ont apporté du concret à une situation très abstraite. "Ou est la frontière entre jeu et intimidation". "Quelles formes prend le harcèlement?". "Que peuvent faire les témoins?". "Quels sont les conséquences réelles de ces comportements inadéquats?".


J'ai bien aimé la technique de la "défense mentale", parce qu'elle est non-violente, qu'on peut l'utiliser à tout âge et qu'elle remet l'intimidateur à sa place.


On a ici une histoire où tout fini bien et, je dois dire, un milieu assez idéal où les adultes sont concernés, mobilisés et compétents. L'ennui, c'est que ce n'est pas toujours le cas. Mais bon, ça n'enlève rien au livre!


Niveau écriture, c'est fluide, rondement mené, court et accessible. Ce roman est destiné au second cycle primaire ( 8-9 ans).


À voir.
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