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Critique de michfred


Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme qui regarde.
Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme qui rêve.
Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme qui part.

Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme qui regarde ses rêves de départ. Qui rêve de partir regarder. Qui part regarder ses rêves. Qui se regarde partir en rêvant.

Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a un homme. Non: quatre. Non: deux. C'est Alvaro de Campos, l'hétéronyme marin de Fernando Pessoa.

Deux poètes en un et mille vers.
Mille frissons, mille visions, mille chansons.

"La musique parfois me prend comme une mer".

La poésie fiévreuse, fervente, hallucinée de Pessoa c'est la mer tout entière au verbe attachée, qui le roule, le pétrit et le polit, comme les vagues le galet.

Ode maritime, c'est toutes les vies qu'on voudrait vivre, tous les départs qui enivrent, toutes les arrivées qui apaisent, toutes les histoires de marins, de pirates, de marchands avec leurs odeurs de pipe, de sang et d'épices, toutes les tempêtes qui secouent, tous les naufrages qui engloutissent, toutes les bordées qui dessoiffent.

Eh yo ho ho, and a bottle of rhum!

Sur le quai du port de Lisbonne, face à la barre, là-bas, loin sur l'horizon, y a une voix qui déferle.

Ode maritime, c'est le poème fait mer.

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