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Critique de NigraFolia


Notre curé exorciste favori enfile pour la 3ème fois son perfecto et ses docs. On se retrouve attaché à son goupillon dans un Dunkerque foutraque, coloré et bruyant. Le Carnaval bat son plein, ça déboule dans tous les sens. Un lieu de choix pour Esteban Lehydeux dit Requiem, qui est appelé en renfort pour une suspicion de possession dans le lycée privé catholique Sainte-Croix du Christ Rédempteur. L’Évêché a besoin de lui.

Tu as sans doute déjà lu les deux 1er tomes donc tu connais, la ritournelle – Ce n’est pas le cas, tu fonces chez ton dealer de livres et tu te procures sans attendre Je m’appelle Requiem et je t’… et Dieu pardonne, lui pas. C’est en vente libre. Ça comptera dans ton évaluation devant les apôtres. Mais revenons à nos brebis. Tu tournes les pages, direction Dunkerque. Les roues de la Mustang laissent des traces dans le bitume et le Desert Eagle est prêt à distribuer l’eucharistie. A son arrivée, pas de bol, la gamine à désenvoûter est morte et d’autres mômes ont la fâcheuse tendance à poinçonner leur aller direct chez Saint Pierre. Une fâcheuse épidémie de suicide due à une drogue nommée la Licorne.

Voilà pour le cadre. Fait est que la photo est encore décalée. Cela aurait pu être sombre et violent. Mais …. c’est un roman policier mais pas que… Stan manie l’ironie avec une verve sans pareille. Moralité, je me retrouve à me gausser à chaque page. Je me gondole pourtant Dunkerque ce n’est pas Venise. Fais une croix sur la place Saint-Marc, le Rialto et les palais. Ici, c’est plutôt Harengs, fanfares, binouzes et calibres. Une fois encore, l’humour est sans pareil. Ça tape de la vanne à tire larigot. Tu as le cul qui se trémousse à chaque calembour (cherche pas, y’en a pas).

Chez Requiem, le démon prend souvent forme humaine. Et sous des traits d’auto-dérision, c’est l’occasion d’aller fureter vers les religions extrémistes et son pendant notoire, le terrorisme. Ici le catholicisme devient Dardesque (y’a pas de raison que je n’invente pas des mots).

Requiem manie le second degré avec brio. Certes, il a la soutane légère et continue à culbuter Cécile aux attributs divins – Oh, le retour de la coachonne du Body Perfect. Te biles pas, elle n’est pas toute seule à revenir. Pour te tenir compagnie, il y a aussi Régis qui faisait ses armes dans le second opus.

Mais n’oublie pas, si Esteban s’adresse à nous, avec la régularité d’un métronome pour nous associer à une sainte hilarité, il n’en démord pas et continue à affirmer une forme toute personnelle de respect envers son Patron. Car il va au bout de ses enquêtes, le curé. Le pitbull du diocèse ne lâche rien. On ne touche pas à ses ouailles impunément. L’humour est noir. Et s’il te file ta dose de jovialité, Stanislas n’en oublie pas l’action et le suspense. Les 200 pages filent à un rythme endiablé.

Bref, j’ai une grosse banane qui s’affiche de manière ostentatoire sur mon visage. Le rictus vertueux et louable. Et le lecteur que je suis, affiche à tout le monde le plaisir coupable que je prends en tournant les pages. Je glousse, je m’esclaffe, je pouffe, je me marre. Ce n’est pas un roman, mais une prescription jubilatoire. La 3ème prescription est à la hauteur des précédents. Dieu… oups, Patron que c’est bon !

Nota : Non que j’en prenne ombrage, mais il faudrait tout de même que Requiem cesse de m’appeler « Ma lectrice adorée ». Ce n’est pas que ça me défrise – j’ai évacué toute tendance capillaire – mais je vais finir par y prendre gout.
Lien : https://nigrafoliablog.wordp..
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