Un monastère serbe s'envole pour échapper aux assauts d'un très-terrible prince bulgare. Un doge aux yeux gelés prend Constantinople pour s'emparer d'une plume d'ange. Une impératrice byzantine du XIIIème siècle fait une grossesse dans ses rêves et accouche au XXème siècle…
Un roman de Goran Petrović est toujours un événement. Comme dans
Soixante-neuf tiroirs, le lecteur est hapé dès la première page par un roman d'une beauté et d'une imagination sans précédent. Tout s'imbrique, se répond, fusionne comme une grande icône polyptique à caissons, marges, frises et phylactères. Si la fantasmagorie revisite l'histoire de la Serbie, elle n'en cache pas moins le désarroi de son auteur sur les récents conflits qui ont obscurci son pays. Et si le roman semble aller dans toutes les directions à la fois, on comprend que l'auteur n'a, finalement, qu'une envie, celle de raconter des histoires.
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