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Critique de Noctenbule


Il m'a fallu presque trois semaines pour venir à bout de ce roman de 522 pages. Petite police pour un roman assez dense qui se déroule au coeur du grand froid. L'hiver est le temps idéal pour le lire car au pays des sames, en laponie norvégienne, il fait presque que des températures négatives allant jusqu'à -40. Alors les descriptions de neige, de crevasses, d'eau gelée... nous plonge tout de suite dans un autre univers.
Anna revient avec le poids de la tradition et de la trahison de sa mère. Sa mère qui a osé quitté son peuple, sa culture et une sorte de honte pour la famille. Elle est partie car on allait la marier de force à un homme d'une autre famille pour agrandir le troupeau de rennes. Vendu comme une marchandise comme la femme l'a été pendant bien longtemps et l'est encore dans certaine société. Elle n'a pas épousé l'homme qu'elle aimait car c'était un artisan et pas rentable. En s'enfuyant, elle voulait une vie pour laquelle, elle pourrait choisir ce qu'elle veut en toute liberté mais à jamais elle portera cette culpabilité d'être partie.

En partant, c'est sa soeur que l'on a marié de force pour le bien du clan. le bonheur et le bien-être n'est pas de rigueur juste la survivance du clan compte. Notre héroïne peut le comprendre mais l'accepter complètement, c'est autre chose.

Alors lorsqu'elle apprend que les viols sont considérés comme normal car c'est parce que les femmes s'habillent de façon affriolante que cela donne le droit d'être violé et drogué au GHB. Un discours que l'on entend toujours. de même que le viol au sein d'une même famille, tout le monde veut fermer les yeux. Elle trouve cela intolérable et va faire remonter l'information beaucoup plus haut. Comme le fait que les rennes se fassent voler par la famille du commissaire qui ne veut rien faire contre elle. Elle va mettre un bon coup de pied dans la fourmilière.

L'héroïne est une femme de courage et c'est quelque chose qui me fait déjà aimé le roman. Puis malgré la pression de la famille, elle n'hésite pas à chercher la vérité. Une femme retrouvée morte dans le froid, cela ne lui fait pas peur. Alors un homme a qui il manque un morceau de sa tête ne l'effraie pas plus. Une question se pose à elle. Qui est le coupable? Et pour avoir la réponse, elle est prête à tout même à mettre sa vie en jeu. Elle va traverser des zones dangereuses, skier à travers le grand froid, parler à des inconnus malveillants... Un homme va quand même être bienveillant avec elle et lui donner la chaleur humaine lorsqu'elle en aura besoin.

L'autre thématique en toile de fond est la survivance des cultures autochtones fasse à une identité nationale. Comment garder sa propre identité et la partager avec celle de la majorité? C'est une question bien difficile. Surtout lorsque l'état choisi de l'imposer avec force. Comme par exemple en prenant des enfants des familles nombreuses sames pour les mettre dans des familles standards. On a vu cela aussi en Australie, en Nouvelle Zélande, aux Etats-Unis avec des indiens... Les enfants pouvaient revenir plus grands mais il était impossible de recréer des liens tellement les différences étaient importantes. Une question identitaire qui est également toujours d'actualité. Comment être un et plusieurs à la fois?

Un voyage qui a permis à Anna de mieux comprendre la culture same mais aussi apprendre à mieux se connaître. Alors si vous avez envie d'un bon dépaysement dans un pays froid où les inconnus ne sont pas la bienvenus, partez en Finlande et en Norvège. Vous en ressortirez différent.
Lien : https://22h05ruedesdames.wor..
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