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EAN : 9782070142293
448 pages
Gallimard (30/11/-1)
3.4/5   109 notes
Résumé :
Kautokeino. Localité de Laponie norvégienne où des Sames – un peuple autochtone – continuent à vivre de l’élevage des rennes, et selon des traditions ancestrales.
Anna Magnusson, jeune substitut du procureur à Stockholm, mène une existence à mille lieues de ses origines sames, que sa mère a reniées en venant vivre en Suède… Jusqu’au jour où sa grand-mère l’appelle à l’aide : son cousin Nils Mattis est accusé de viol. Chargée de trouver un arrangement avec la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (36) Voir plus Ajouter une critique
3,4

sur 109 notes
Difficile de ne pas penser à Olivier Truc et ses deux titres sur le peuple Sami, soit Le dernier Lapon et Le détroit du Loup en lisant La loi des Sames. Disons que ce premier roman de Lars Pettersson en est à des kilomètres , en motoneige ou en auto ...L'immersion au pays des Sames est selon moi, ratée. Elle se fait ici sans aucune sensibilité, sans aucune ouverture, sans aucune attention. Ce n'est que froid, neige, poèle à bois, viande de renne, alcool et longs, inutiles et lassants trajets à travers ces immenses étendues de neige qu'est la Laponie. Je n'ai pas bien compris, non plus, comment Anna, après plus de 25 ans à vivre à Stockholm, en Suède et revenant vers ses racines pour rendre service à sa famille encore en Laponie, pouvait installer, instantanément, cette familiarité avec les gens de ce milieu, autres bien sûr que ceux de sa famille. L'intrigue - Anna dont le cousin est accusé de viol revient conseiller sa famille - est mal développée; les personnages sont grossiers, frustres et antipathiques; tout est accablant, éprouvant et comme la neige, tout est froid.
Bref, une lecture qui m'a laissée de glace ...oui, elle était facile celle-là.
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Un séjour en Laponie …
Une nuit à Kautokeino le 17 mai 2022 …
Souvenir …
Rovaniemi ( la ville du père Noël certes, mais surtout l'Arktikum, un musée et centre des sciences explorant la région arctique et l'histoire de la Laponie … site remarquable ) … Pajala, point de passage simple entre la Finlande et la Suède … Gallivare … Kiruna (la ville en cours de déménagement) … Karesuando (passage de la frontière vers la Finlande) … Enontekiö et Leppäjärvi (passage obligatoire dans le couloir finlandais) … Kautokeino, Karasjok (les deux villes norvégiennes complémentaires, représentant le peuple Sami) … Inari (la ville finlandaise siège du parlement).
La lecture de « la loi des sames » reprend cet itinéraire dans tous les sens pour pénétrer la culture de cette minorité qui essaie de se jouer des frontières.
Un séjour à Kautokeino, chez un voisin de Lars Pettersson, m'a rappelé ma lecture et donné envie de me replonger dans cet univers.
J'ai replongé dans mes souvenirs, revu ses paysages, senti le soleil me réchauffer, regarder mes mains se recouvrir de flocons de neige aériens … j'y étais !


Ma première critique le 2 mai 2017 :
Ça commence fort, on part dans le grand nord tout là haut au Nord du nord, au Nord de la Norvège, de la Suède et de la Finlande, la région de la Sapmie.
On roule avec des températures redoutables, sur une route entre Korpilombo et Pajala, vous voyez bien là haut tout là haut !
C'est parti pour l'aventure.
Rouler sur des routes désertes, avec une température si basse que tout est gelé,
Croiser un troupeau de Rennes, écouter et voir les aurores boréales.
Se retrouver avec un jeune renne coincé sous ses roues, il faut le tuer et le dégager pour ne pas rester bloqué sur cette route, loin de tout, route sur laquelle presque personne ne passe ... alors, il nous reste comme ultime tâche à effectuer, la coupe des oreilles pour remonter la trace du propriétaire.
Découvrir que dans ce pays on peut marquer une femme comme on marque un renne, qu'il y a des sames et des demi sames et que les ruvgus on peut les violer, ça ne compte pas.
Facile de se repérer dans ce drôle de monde où Kautokeino s'écrit aussi Guovdageaidnu.
Les lecteurs de la littérature scandinave, ont déjà découvert la police des rennes avec Olivier Truc, là nous découvrons la police des canards, à Kautokeino, au printemps la chasse aux canards est autorisée, vieille tradition, une équipe spéciale est détachée pour faire respecter des règles qui ne sont jamais respectées.
Remonter le temps avec l'histoire de ce lieu, la révolte de kautokeino en 1852, quand des sames læstadiens se sont soulevés contre les autorités norvégiennes.
Une drôle de région où vivent des familles qui avaient failli par rapport à la morale et qui se trouvent pour toujours marquées par l'infamie,
"Aucune injustice n'était jamais oubliée où expiée, elle subsistait à côté des choses de tous les jours."
Ecouter le tube de Jo Nesbo, du groupe norvégien Dit Derre, "Jenter som kommer pg jenter som går", "des filles qui viennent et des filles qui partent",
Ce qu'il y a de remarquable dans cette lecture, c'est que nous ne lisons pas un polar qui se passe chez les Samis mais que petit à petit nous devenons nous mêmes tout comme l'héroïne, nous devenons Sami.
Avec Anna, nous intégrons le passé refoulé, l'histoire de ses parents, le poids de la famille que sa mère a dû fuir pour ne pas vivre ce qu'elle ne voulait pas vivre.
Cette femme retrouve à travers sa fille toute sa personnalité et devient respectable .
Nous comprenons de l'intérieur comme l'héroïne les lois samis qui sont bien loin des lois norvégiennes, suédoises ou finlandaises. Nous sommes dans un autre monde qui a ses propres valeurs.
Nous ne sommes pas là, contrairement aux livres d'Olivier Truc dans la découverte journalistique de la Laponie, là on y vit, on y souffre et on peut y mourir.
C'est une autre approche tout aussi passionnante.
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Des rennes, et de la neige en abondance. On pourrait s'attendre à voir surgir le Père Noel dans un tel environnement (d'autant qu'il ne réside pas très loin, me semble-t-il…). Mais point d'ambiance de fête et de réjouissance dans ce roman, bien au contraire.

Les Sames sont un peuple autochtone de la Laponie norvégienne. Anna, substitut du procureur à Stockholm, a des origines sames : sa propre mère a toutefois quitté sa famille, pour fuir la vie toute tracée, et peu enthousiasmante, qui l'attendait dans cet extrême nord de la Norvège. Elle est ainsi venue vivre en Suède, mais a toujours ressenti une certaine culpabilité vis-à-vis de ses proches restés là-bas… Après le décès de sa mère, Anna accepte de se rendre à Kautokeino, en Laponie norvégienne, pour aider son cousin Nils Mattis, lequel est accusé de viol. C'est aussi une façon pour Anna de s'acquitter d'une sorte de dette familiale.

Ce roman est à l'image du climat, froid, glacé. Difficile de ressentir beaucoup de sympathie pour ces personnages, quand l'auteur ne fait vraiment pas grand-chose pour la susciter. Et que dire des lieux (restaurants, bars, hôtels,…) ? Tous semblent bien aseptisés, particulièrement tristes. le rythme s'avère par ailleurs assez lent. Enfin, certains passages m'ont semblé superflus, n'apportaient rien à l'histoire.

Reste que j'ai apprécié l'immersion dans cette communauté same, la découverte de son rude mode de vie, ses coutumes et traditions, ses caractéristiques (son côté austère, sa méfiance vis-à-vis des personnes extérieures à la communauté, son rapport à la justice,…). C'est là l'originalité de ce roman, et peut-être finalement le seul motif de s'intéresser à cette histoire.
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Kautokeino. Localité de Laponie norvégienne s'étendant sur quelque dix mille kilomètres carrés, où une poignée d'habitants appartenant au peuple same vit de l'élevage des rennes, et selon des traditions ancestrales. Pour Anna Magnusson, Kautokeino n'évoque que de lointains souvenirs de vacances d'été, puisque sa mère, refusant un destin tout tracé, avait décidé de venir s'installer en Suède. Procureur adjointe à Stockholm, la jeune femme mène une existence indépendante, parfaitement intégrée à la société « moderne ». Jusqu'au jour où sa grand-mère, la matriarche du clan, lui lance un appel à l'aide : son cousin Nils Mattis est accusé de viol. Un an après la mort de sa mère, Anna accepte de sacrifier quelques jours de congés pour essayer de régler l'affaire et renouer des liens avec cette famille same qu'elle connaît très peu. Mais ce « retour » à Kautokeino est moins évident que prévu. Traitée comme une étrangère, Anna doit s'adapter à cet héritage qu'elle méconnaît et s'aperçoit que dans ces contrées reculées, les clans ont leur propre conception de la justice et du droit. À rebours de la mission que lui confie sa famille, elle encourage Karen Margrethe, la victime du viol, à maintenir sa plainte. Refusant de céder aux pressions et aux menaces, Anna poursuit son enquête et découvre un monde complexe où il est difficile de trancher entre le bien et le mal. Elle en reviendra transformée en profondeur. Et le lecteur avec elle. Premier roman d'une grande richesse, cette histoire se vit, s'entend, se ressent, si bien qu'on ne voit pas les pages défiler. Lars Pettersson sait donner juste assez de détails pour nous faire partager ce que vit l'héroïne : le froid extrême et tout ce qu'il implique, la dangereuse majesté des paysages polaires, la réalité de la société same contemporaine, ses archaïsmes et sa force millénaire…
Un style très cinématographique et une lecture fluide, dense et précise d'une intrigue et d'un environnement parfaitement maîtrisés par son auteur, attestent sans bémol de la haute qualité de ce premier roman efficace, palpitant, divertissant et instructif à la fois. Et la profondeur du personnage principal, l'attention que lui porte l'auteur laissent espérer que ce roman pourrait bien connaître un prolongement.
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Anna, jeune substitut de procureur à Stockholm, reçoit un appel téléphonique de sa grand-mère same (on dirait plutôt laponne, en France) : son cousin est accusé de viol, elle voudrait qu'Anna vienne défendre la famille. Anna porte en elle la culpabilité de sa mère, qui a abandonné sa culture d'origine et une famille qui compte sur tous ses membres pour survivre. Elle part pour Kautokeino, en Norvège, où elle n'est pas retournée depuis son enfance. Elle réalise bientôt que son cousin est coupable, mais que cet aspect des choses a bien peu d'importance dans une société où la morale est bien différente...

J'ai apprécié le rythme assez lent de l'intrigue, lié au contexte. Quand l'héroïne veut rencontrer le procureur, il lui donne rendez-vous dans une ville voisine, à 250 km. Et ces 250 km se parcourent en voiture, si la route est dégagée. Sinon, il faut attendre le chasse-neige, pour rouler en convoi... et impossible de prévenir de son retard, les portables ne passent pas, on fixe donc un rendez-vous de substitution, par précaution... Une vraie bouffée de fraicheur par rapport au rythme haletants des polars plus méridionaux !

L'intrigue policière en elle-même reste assez secondaire, et faut-il dire, assez banale. le roman m'a davantage passionnée pour sa peinture de la culture laponne. Impossible, en cela, de ne pas penser à un autre roman "le dernier lapon", d'Olivier Truc, qui déroule dans les mêmes lieux et le même contexte culturel une intrigue assez comparable.

L'autre point fort de ce roman se situe dans la psychologie du personnage d'Anna, qui, au cours de l'enquête, règle ses comptes avec la culpabilité de sa mère et ses origines.

Un bon roman policier à recommander à ceux qui ont aimé "le dernier lapon".
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critiques presse (1)
Actualitte
14 octobre 2014
Un style très cinématographique et une lecture fluide, dense et précise d'une intrigue et d'un environnement parfaitement maîtrisés par son auteur, attestent sans bémol de la haute qualité de ce premier roman efficace, palpitant, divertissant et instructif à la fois. Et la profondeur du personnage principal, l'attention que lui porte l'auteur laissent espérer que ce roman pourrait bien connaître un prolongement.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (39) Voir plus Ajouter une citation
Grand-mère était bouleversée quand elle m’avait parlé de lui, au téléphone. Peu loquace, cherchant ses mots dans cette langue inha-bituelle pour moi, avec en plus un ton implorant que je ne reconnaissais pas. Mais c’était peut-être simplement son manque d’habitude du téléphone. Ou bien elle pensait au prix de la communication avec l’étranger.
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Ma mère avait quitté tout cela pour une autre vie. Elle voulait évidemment fuir l'existence provinciale et restreinte. Echapper à une vie de femme entravée par les coutumes et les traditions. Elle était jeune, intelligente, avait une bonne formation et ne voulait pas que ses possibilités soient limitées par un modèle sexué immuable de répartition des rôles.
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Ce qui m’avait effrayée, cette nuit-là, lorsque j’étais assise dans la voiture glacée, c’était la manière dont j’avais vécu cette mise à mort. Mes actes avaient été dictés par un schéma remarquable, conservé quelque part dans on corps. Gestes, instinct et adrénaline s’étaient conjugués pour agir ensemble sans que je les contrôle. Je n’avais jamais rien vécu de semblable.
Le plus terrifiant, pourtant, ce qui me bouleversait le plus, était que cela n’avait nullement été une expérience désagréable. Au contraire. J’avais éprouvé un sentiment de satisfaction à tourner le couteau. Sentir les cartilages et les vertèbres se briser me confirmait que j’avais agi comme il fallait. Que j’avais trouvé le bon endroit sur la colonne vertébrale de l’animal.
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Une personne ayant habité dans le Svalbard m'avait dit un jour que l'on pouvait voir combien de temps les gens avaient vécu au nord du cercle polaire au nombre de vêtements qu'ils enlevaient dans un café .Ceux qui gardaient leur doudoune et leur chapka y avaient passé au moins un an . Quand ils entraient quelque part , ils ne retiraient que leurs gants .
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Je respirai profondément , me mis à genoux et rampai sous l'avant du scooter. Genoux fléchis , je me tortillai sur le dos dans la soupe glacée , pour placer ma tête devant la corde que j'avais fixée entre les skis. Je reniflais , sanglotais de froid et de fatigue. Mais cela ne servait à rien de pleurer ici. Personne ne m'entendrait.
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