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Critique de MarianneL


Et si les vies n'étaient plus rythmées par les injonctions d'un monde qui semble s'être emballé comme un cheval fou, mais par les mots glanés au fil des lectures, promenades ou rencontres ?

Submergée par la course d'une société méconnaissable, Angélique s'est refugiée dans son appartement ; elle ne sort plus et observe la rue à travers ses fenêtres – un retrait du monde pour pouvoir respirer, à l'image d'une gardienne retirée dans son phare et observant l'écume d'un monde trop houleux. Pas de mélancolie profonde chez Angélique, ce monde ne lui convient plus mais elle va bien, merci. Sa retraite est plutôt sereine, ponctuée des plaisirs de la gastronomie.

Diane, elle, dans l'océan de l'humanité, côtoie les autres à longueur de journée au volant de son taxi parisien. Par un mois d'août au fort goût d'amertume, elle commence à retrouver des petits bouts de papier blanc porteurs de dictons après certaines courses, balises de mots qui colorent les journées.

Diane ouvre des parenthèses quand elle retrouve Agnès, l'amie d'enfance prise dans le tourbillon de la vie d'une famille recomposée et qui s'évade du bruit du monde lorsque, scaphandrière, elle plonge au fond des eaux boueuses des canaux et de la Seine pour son travail. Parfois elles croisent Edmée, clochard «sans maison mais bardé de poésie», survivant tant bien que mal sur le bas-côté du monde.

Prolongeant la rébellion douce de «Rêve général», ce deuxième roman de Nathalie Peyrebonne, paru en février 2015 aux éditions Phébus, invite à un changement de trajectoire sans violence, à laisser de côté un monde de girouettes guidé par le paraître et le divertissement, pour retrouver le plaisir trop souvent disparu des mots et de la poésie.
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