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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pas facile d'être un couple de la génération dite désenchantée, en manque d'idéaux et en quête de sens. Victoire et Nicolas semblent être spectateurs de leur propre vie, se laissant glisser au gré des chemins qui s'offrent à eux, sans envies réelles, sans ambition particulière, tentant simplement de coller à une image rassurante qu'ils se font du couple et de la famille, une image qui pourrait être piochée dans des magazines ou dans des films.
Si la quatrième de couverture semble annoncer un livre léger, il n'en est rien. Certes, l'auteur sait rendre sa plume légère pour tenter de dédramatiser l'histoire et inviter le lecteur à en sourire. Mais c'est bien le portrait d'une génération qui s'esquisse sous le faux détachement, une génération à l'avenir étrangement bouché, aux perspectives de travail peu enthousiasmantes, en panne de rêves.
Je ne m'attendais pas à apprécier autant ce premier roman à la construction bien maitrisée et au propos parfaitement ancré dans le 21ème siècle. C'est donc une très bonne surprise et un livre qui devrait plaire aux enfants de la génération Y, qui s'y reconnaitront.
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Si vous êtes amateur de belles histoires d'amour romantiques, passez votre chemin. Si vous préférez les sombres histoires de vengeance après une séparation douloureuse, passez également votre chemin : Marjorie Philibert a choisi d'ancrer son roman dans le réel, sans y ajouter d'effets spéciaux ou de spectaculaires retournements de situation. Bref, une histoire ordinaire. Celle d'un couple qui naît et se défait. Une histoire tellement ordinaire qu'il valait vraiment la peine d'aller voir ce qui fait qu'aujourd'hui le sexe remplace l'amour et la liaison éphémère prend la place de l'union durable.
Le couple en question est constitué de deux provinciaux venus à Paris pour leurs études. Nicolas est originaire du pays Nantais et s'intéresse à la sociologie, mais sans grand enthousiasme. Il n'a du reste pas de signe particulier, ni même un physique très avantageux. Il végète. Victoire n'est guère mieux lotie, mais dispose tout de même d'un physique agréable. Après une enfance en Corrèze et une adolescence prendra fin avec des vacances à Belle-Île et une première relation sexuelle très décevante derrière un bar, on la retrouve dans un établissement parisien qui diffuse la finale de la Coupe du monde de football sur grand écran.
Vous l'avez compris, nous sommes en 1998 et ce 12 juillet sera à marquer d'une pierre blanche pour des milliers, voire des millions de personnes.
Victoire, cela ne s'invente pas ( !), tombe dans les bras de Nicolas, emportée par la foule plus que par son désir. Mais qu'importe, le jeune homme pourra être éternellement reconnaissant à l'équipe de France qui a changé le cours de sa vie.
Car les deux jeunes amants peuvent profiter de l'été. Ils n'ont guère de moyens, mais peuvent passer des journées entières au lit, faire l'amour et se promener. Un peu comme ces autres jeunes qu'ils suivent fascinés sur petit écran. Avec le Loft où ne vivaient que des êtres qui dormaient, mangeaient et baisaient, Nicolas et Victoire découvrent la télé-réalité et s'imaginent qu'un tel mode de vie a de l'avenir. Avant de se rendre compte qu'il faut tout de même songer à gagner un peu d'argent pour survivre dans cette société de consommation.
Après leurs dernières grandes vacances d'étudiants qu'ils passent dans le Lot, près de Cajarc avec leurs amis Stéphane et Claire, ils vont trouver des petits boulots, elle comme rédactrice dans un magazine de voyage, lui comme assistant dans un site consacré à la sociologie et plus exactement à la publication d'études basées sur la corrélation de statistiques.
Presque sans s'en rendre compte, ils poursuivent leur petit bonhomme de chemin ensemble. le 21 avril 2002, en voyant Jean-Marie le Pen apparaître sur leur écran en tant que candidat au second tour de la présidentielle, « ils crurent que leur vie prenait un tournant. » Mais il n'en fut rien. Pas plus d'ailleurs que durant l'été de la canicule, où « ils se jurèrent de faire des enfants, pour avoir quelqu'un puisse faire le numéro des pompiers avant qu'il ne soit trop tard. » Projet avorté, si je puis dire.
C'est que chacun semble poursuivre sa propre route : « On s'épuisait à se parler sans s'écouter, à expliquer sans se comprendre, à souffrir comme si on avait tout le temps devant soi pour finir par passer sa vie côte à côte comme deux vaches dans un pré. »
Tandis que Nicolas démontre que les hommes célibataires qui achètent des surgelés sont beaucoup plus susceptibles que les autres d'adopter des comportements violents, Victoire teste le matelas d'un hôtel de luxe à Majorque.
Si leur sexualité s'étiole, la tendresse reste. L'achat d'un chat vient apporter un peu de fantaisie et un peu de douceur dans une vie trop ordinaire.
Pour l'épicer un peu, chacun va s'essayer à la relation extra-conjugale. Nicolas avec Soo-Yun, une étudiante coréenne en sciences de l'information à Séoul, qui a étö engagée comme stagiaire par son patron. « Hélas, son aventure était sporadique et intense, exactement à l'opposé de sa vie de couple : un adultère tout ce qu'il y a de plus classique. Soo-Yun, il le savait, ne pourrait jamais constituer qu'une aimable excursion éphémère. »
Du fait de ses voyages jusqu'au bout du monde, Victoire opte pour des rencontres de passage, avec Simon le Belge très vite oublié, avec Sten, le Suédois d'Uppsala qui aime lui raconter sa vie de famille et son enfance ou encore avec Rodolfo l'Argentin qui va devenir très intrusif et entend tout savoir de ses ébats avec Nicolas et va finir par l'exaspérer.
« À l'automne, leurs amants disparus, ils revinrent l'un vers l'autre, comme d'autres font leur rentrée. Leur couple était là ; il les attendait. »
Marjorie Philibert, après Aurélien Gougaud et son Lithium, brosse le portrait d'une génération qui se cherche sans jamais se trouver, qui s'imagine pouvoir s'inscrire dans un schéma classique sans pour autant disposer des armes qui leur permettrait de résister aux difficultés, aux conflits inhérents à leur manque de moyens ou encore à leur démotivation face à cette crise qui n'en finit pas.
C'est joyeux puis triste, c'est encourageant puis désespéré. L'idéalisme fait soudain place à un réalisme froid. Les quelques notes d'humour qui parsèment le récit ne parvenant pas à nous faire éviter le spleen qui nous gagne au fil des pages.

Lien : https://collectiondelivres.w..
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Marjorie Philibert dresse un portrait réaliste d'une génération sacrifiée. Leurs études les mènent à des métiers sans valeur ajoutée ni sens, leurs idéaux se brisent face à la réalité, les difficultés financières sont bien présentes tandis qu'ils doivent partager un logement minuscule. Au sortir des études (période bénie où la vie est facile), ils avaient pourtant une image bien précise de ce que devait être leur vie. Mais rien ne se déroule comme ils l'avaient imaginé. La vie de couple, que Victoire et Nicolas idéalisaient, fait elle aussi les frais du quotidien et s'épuise lentement.

Un couple de jeunes adultes liés par une affection profonde mais dont les repères volent en éclat. Un portrait réaliste mais qui reste positif malgré tout.

Le récit plonge le lecteur dans une certaine langueur, qui correspond bien à la situation que vivent ces jeunes, mais qui a rendu ma progression un peu laborieuse.
Lien : http://carnetdelecture.skyne..
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petite déception. L'auteur nous raconte la rencontre et la vie commune de Victoire et Nicolas. Malheureusement cette vie est terne et ennuyeuse... et moi aussi je me suis ennuyée. L'auteur ne m'a pas convaincue
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Presque Ensemble de Marjorie Philibert.

Passée la joie de recevoir un premier ouvrage dans le cadre des « 68 premières fois », le bandeau et les mots de l'éditeur ne m'attiraient pas outre mesure. Sans doute mon regard ne se serait pas attardé plus de quelques secondes en arpentant les rayons de ma librairie favorite devant la photo d'appel, trop mièvre et publicitaire à mon goût. Nous faire croire ainsi au récit amoureux d'un jeune couple qu'un chat ne suffirait pas à sauver…n'est guère rendre service à ce premier roman pourtant, me semble-t-il, prometteur.
Il s'agit pourtant bien de l'histoire d'un couple mais est-ce seulement une histoire d'amour ?
Nicolas et Victoire se frottent fortuitement dans l'euphorie électrique d'un soir de fête exceptionnel et s'harponnent l'un à l'autre comme à une chance inopinée. Dès le début le désir est absent, le désir amoureux. Bien sûr les corps s'émeuvent mais finalement très vite de l'exploit d'accéder si facilement à un autre et à la jouissance à deux, et non du miracle ou de l'extase d'une passion qui exulte les sensations et sentiments. Nicolas dans les premières heures et jours qui suivent leur rencontre n'aura de cesse de venir vérifier la réalité simple, si simple, de cette jeune femme à ses côtés, dans son lit.
Ainsi nous suivons au fil de la lecture nos deux jeunes ordinaires fonder leur quotidien et bâtir l'un avec l'autre un chemin autour de leur couple qui devient refuge, noyau autour duquel se greffent ce qu'il faut d'ingrédients pour s'inscrire dans le groupe social : les études, les amis, le travail… Ce qu'il faut d'ingrédients pour participer au monde ou tout du moins en posséder les codes et la représentation. Ce qu'il faut d'habitudes aussi pour se « clouer » au sol et prendre corps et poids sur terre.
Les habitudes deviennent remparts indispensables (une « boulimie d'ancrage ») mais de fait enferment et asphyxient.
« La mort, pensa-t-il, remettrait tout en place. Il se dit qu'il arriverait face à elle vierge, enfin débarrassé des débris de sa vie passée, qui n'avait été qu'une accumulation de choses dépourvues de grâce, sottement ordinaires et rassurantes ».
Victoire et Nicolas s'ancrent l'un à l'autre à défaut de s'ancrer dans la vie, dans une vie qui serait leur. Dans l'absence de désirs et de sens, ils déambulent et attendent le signal, le changement qui leur donnera un objectif, une mission et donc un élan pour remplir l'existence et signer leur singularité. Les rares amis sont des gens qu'ils croisent, les emplois sont des opportunités sans investissement. Ils le font bien mais rien n'est animé ni vraiment vivant. Victoire rédige des accroches patinées et vendeuses pour des hôtels luxueux en courant de nombreux pays dont elle ne voit rien d'autres que les aéroports et les suites mirifiques ; Nicolas malaxe des sondages et statistiques pour accoucher d'affirmations journalistiques scientifiquement détournées et accrocher des lecteurs-chercheurs en mal de réponse sur l'humain. Ils participent ainsi à la mascarade des faux-semblants, sans être dupes vraiment, en espérant plus toujours mais sans révolte non plus. Et sans étincelle jamais.
Ce premier livre ne laisse aucune place aux illusions. Marjorie Philibert déploie dans une écriture vive, rapide et incisive une histoire sans rebondissement, sans intrigue, avec des personnages apparemment sans relief mais auxquels on se surprend pourtant à penser, comme une mélodie en sourdine, discrète et morose. Avec une lucidité flamboyante, une conscience aigüe de la réalité d'une génération livrée à un monde de plus en plus creux et gratuit, l'auteure nous interdit le rêve et le leurre et décrit sans fard, sans détour et sans arrangement le réel d'un ennui et d'un vide, souffrance silencieuse et latente de deux êtres évanescents, lesquels pour tenter de faire consistance s'amarrent l'un à l'autre et au moins pensent affronter ensemble le reste du monde.
Si former un ensemble, comme un ensemble géométrique pour se greffer à d'autres grands ensembles, peut aider ou rassurer, il n'en reste pas moins qu'on reste bien seul dans cet espace défini : deux entités insuffisantes à se combler l'une l'autre. Deux brindilles en quête d'elles-mêmes qui trouveraient consistance en s'accrochant l'une à l'autre pour ne pas être dispersées, dissoutes par les vents multiples de l'existence. Presque ensemble
« Ce qui fait penser à Nicolas que l'humanité, dût-elle disparaître, le couple serait encore là, acharné, n'en démordant pas, unissant dans une guerre continue pour être deux qui était plus forte que toutes les peurs qui avaient existé (…) tournoyant sans but dans un brouillard épais et blanc, avançant par deux sans se lâcher dans la grande débandade du ciel ».
Le constat est amer, cynique et triste. Ce roman ne nous embarque pas vers un ailleurs qui envole et fait du bien ; au contraire il nous offre un monde désenchanté, voire pessimiste. Mais parce qu'il est bien écrit et selon moi courageux, sa peinture crue et percutante d'un quotidien sans rêve nous pousse dans nos retranchements. Il m'a mise mal à l'aise par moments, la mélancolie parfois était grise, mais jamais brutale non plus.
Ce livre, premier de surcroît, a déjà ce talent remarquable de ne pas laisser indifférent : avec Presque ensembleMarjorie Philibert donne à voir très précisément des réalités déplaisantes et chagrines dans une langue fine, riche et de grande justesse.
A la fin cette lecture reste, son empreinte flotte maladroitement, on ne sait quoi penser…Sinon que la vie est là, simplement là. « Il y avait eu tout ce temps à tourner en rond, toutes ces journées où ils auraient pu se dispenser de vivre. Il y avait eu l'appartement, les voisins, les sorties, les vacances. Il y avait eu les gens et les villes. Il y avait eu tout ce qu'il y avait partout. A présent, elle s'en rendait compte, leur histoire avait été leur principale aventure de leur vie ».





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« Presque ensemble » premier livre de la sélection 2017 des 68 premières fois m'a laissée sur ma faim.
J'ai pourtant dévoré les 100 premières pages, j'ai bien aimé l'histoire et l'ambiance de la rencontre de Nicolas et Victoire, la description des deux familles aussi. J'ai trouvé ces 100 premières âges rythmées et agréables à lire, revivant quelques ambiances de l'époque avec plaisir et/ou des grincements de dents.
Malheureusement, en même temps que le couple s'enlisait dans la monotonie ma lecture s'est enlisée aussi.
A trop vouloir montrer l'ennui naître au sein du couple je pense que l'auteur en a trop fait (ou pas assez) et à part quelques rares passages que j'ai trouvé drôles je me suis ennuyée.
La fin rattrape un peu ces passages longs et qui n'apportent pas grand-chose.
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