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Critique de Pasoa


Injustement méconnu, Je l'écoute respirer d'Anne Philippe fait partie de ces livres dont le souvenir, plusieurs années après sa lecture, ne m'a jamais tout à fait quitté.

Dans ce récit autobiographique d'une sincérité, d'une sobriété touchantes, l'auteure y raconte les jours, les instants, les derniers, qu'elle passa auprès de sa mère mourante.
Dans une écriture dépouillée, Anne Philippe décrit avec retenue, bienveillance et sans mièvrerie, tous les moments d'une relation de deux êtres en train de se défaire, que rien ne pourra plus reconstituer.

Sans ostentation, les souvenirs lentement affluent. Ceux d'une mère, d'une femme qui, déçue par un mariage malheureux et touchée par une santé fragile, n'en oubliait pas de rire, de chanter en s'accompagnant au piano («La chevelure» de Claude Debussy était son chant secrètement préféré), de lire avec passion, de s'enchanter de la petite compagnie de son chien et de ses chats, de savourer du bon champagne et d'aimer sa fille unique, tendrement.
Aux souvenirs s'agrège le présent, celui d'une femme restée belle mais qui devenue âgée, est allongée dans son lit, très éprouvée par la maladie qui progresse. Et sa fille seule à ses côtés, indéfectible présence.

Je l'écoute respirer aura été une expérience de lecture vraiment à part. Au-delà de son thème vraiment touchant (l'accompagnement d'un être proche en train de perdre la vie) qui ne peut manquer d'ébranler, c'est tout ce qu'elle mobilise en nous, dans notre attitude de lecteur qui est également à remarquer : souvent impatiente, exigeante durant la lecture, mon attention s'est ici fondue comme rarement dans le rythme lent, retenu et attachant du récit et de ses deux personnages.

Lire c'est écouter.
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