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Critique de Zirkawicca


* CHALLENGE MASSE CRITIQUE 2016 *

Je suis contente d'avoir reçu ce livre, car il aborde un sujet qui me tient particulièrement à coeur (l'écologie) mais sur lequel je ne lis pas assez à mon goût, la faute à des ouvrages trop austères. J'avais donc une petite crainte ici, vu qu'il s'agit d'un essai: clairement, j'avais peur de m'ennuyer, de peiner à avaler un pavé indigeste. Mais ce ne fut absolument pas le cas. En +, l'éditeur des "Colères de Gaïa" est breton, alors forcément j'avais envie de m'y intéresser d'un peu + près. Merci au passage pour le catalogue reçu avec ce livre, de belles découvertes en perspective.

L'écriture est simple, mais pas simpliste: c'est fluide et compréhensible par le + grand nombre, mais très riche sur le fond. Ce livre est une véritable invitation -pour ne pas dire une supplique- à, enfin, ouvrir les yeux sur l'état déplorable de notre Terre et agir en conséquence. L'auteur, qui s'exprime au nom de Gaïa, la Terre-Mère, a un très fort parti-pris auquel on ne peut qu'adhérer. En effet, "tous les clignotants sont au rouge", selon l'expression consacrée.

Ici, Gaïa s'exprime à la 1ère personne, elle s'adresse à la conscience de chacun de nous, et elle le fait tout en finesse malgré sa colère. En effet, ses propos prennent la forme d'une sorte de long poème en prose, où chaque vers en appelle à notre humanité. Semées au fil des pages, on trouve également des extraits d'ouvrages + ou moins anciens, interdisciplinaires (économie, anthropologie, biologie...) qui ont pour point commun d'avoir mis le doigt sur le même constat: il y a urgence à changer nos comportements de manière radicale. le + alarmant est que certains de ces extraits ne sont pas contemporains, remontant parfois jusqu'au XIXème siècle! Et déjà l'avenir incertain de notre planète et de notre peuple était évoqué. Que n'avons nous pas réagi avant...

Comme le fait remarquer Ervin Laszlo (1997): "Notre génération est celle qui, sur les milliers de générations qui se sont déjà succédé, est appelée à décider du sort de la vie sur cette planète." C'est une énorme responsabilité qui pèse sur nos épaules, mais c'est aussi un honneur: soyons dignes de notre intelligence. Puisque nous sommes la seule espèce capable d'influer sur l'avenir de la Terre et de toutes les espèces qui y vivent, considérons comme un devoir d'assurer leur pérennité.

Pour certains, nous avons carrément changé d'ère, et nous sommes entrés dans l'anthropocène. L'anthropocène! L'ère où c'est l'homme qui est le facteur principal de transformation du monde! Et cela s'est fait en si peu de temps... Une goutte d'eau comparé au temps que la Terre met "naturellement" à se modifier et changer d'ère. C'est dramatique. Il y a ici un véritable effort pédagogique qui fait que la seule chose qui fait qu'on puisse ne pas comprendre et entendre ces propos, c'est le déni. Un déni général duquel il est grand temps de sortir si on veut encore parvenir à sauver la Terre, et par là même nous sauver nous-mêmes... Cet ouvrage et le message qu'il véhicule mériteraient vraiment d'être entendus à beaucoup + grande échelle, c'est vital.

Sincèrement, même si j'étais déjà bien sensibilisée à ces problématiques, je ne pensais pas qu'il y en avait tellement à dire et que le message était si peu entendu. Les termes "techniques" sont mis en avant, mais toujours clairs et compréhensibles. L'auteur met des mots sur les sentiments de dégoût, de rejet et d'impuissance que nous sommes de + en + nombreux à ressentir face à la "course au progrès". En suivant cette logique de techno-sciences galopantes, selon certains, ça serait à l'homme de s'adapter! Autrement dit: la logique s'inverse et ces progrès qui devaient nous libérer finissent par nous asservir, c'est une véritable régression! Exemple tout simple: la télé. Il n'y a pas si longtemps, nous sommes passés à la TNT, obligeant des millions de foyers à investir (dans une télé + récente, un décodeur...) Et voilà que maintenant c'est le passage à la HD! Et c'est reparti: à nous de payer pour nous adapter, sous peine de ne plus avoir la télévision. Nous sommes devenus esclaves du progrès, c'est aussi simple que ça.

En abordant à la fois l'aspect écologique et humain du problème, de manière parfaitement étayée, l'auteur nous pousse dans nos retranchements pour nous amener, de gré ou de force, à (ré)agir. Si avant d'ouvrir "Les colères de Gaïa" j'avais peur de m'ennuyer, je l'ai au final dévoré d'une traite, en me demandant un peu + à chaque page: "Mais qu'est-ce que je peux faire?!" En effet, ce livre donne indéniablement "l'envie", mais en restant isolé on ne peut pas grand chose. L'auteur nous invite donc à nous rassembler, à nous investir dans la vie associative. Mais, sans pour autant tout nous prémâcher, j'aurais apprécié quelques pistes "pour se lancer", qui pourraient aider à franchir le pas. Il y a bien en annexe les liens de quelques associations, mais principalement en Bretagne. Alors prenons-nous par la main, agissons de notre mieux, à notre échelle, au quotidien, et renseignons-nous autant que possible sur ce qui se fait autour de chez nous. Notre avenir à tous en dépend...
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