AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de sebthoja


Monique Pinçon-Charlotte et Michel Pinçon, sociologues connus pour leurs travaux sur la grande bourgeoise française et l'étude des comportements de celle-ci, nous invite à une véritable promenade sociologique à travers le bois de Boulogne, et sur la "frontière" entre le XVIe arrondissement de Paris et sa banlieue.
Le motif de cette visite : l'altercation, violente, le 14 mars 2016 entre des habitants du quartier et les maîtres d'oeuvres d'un projet d'ouverture d'un centre d'accueil pour sans-abri. Porté par La Ville de Paris, ce projet, d'installation provisoire (une durée de trois ans est envisagée) a pour but d'amener un peu de mixité sociale et répondre aussi à des besoins d'urgence. La colère des riverains, sans limite verbale, se dechaînera alors lors cette réunion d'information.
L'occasion pour ce couple de sociologues engagés de disséquer les comportements de la grande bourgeoisie dans l'acharnement de celle-ci à préserver son cadre de vie, et donc, son mode de vie. Il est intérressant en effet de voir comment une petite partie de population française, au mépris de toute loi, et dans une impunité totale, s'octroie des droits, qui pour elle lui sont dûs. Un véritable "accaparement spatial par les dominants" (p. 43), pour préserver un "entre-soi" (p. 43). Il y aurait donc d'autres ghettos où l'impunité régne que les cités populaires tant décriées ?

Leur but étant de préserver un système économique qui les enrichit sans cesse, et d'asseoir leur domination spatiale et sociale, avec des valeurs claniques, pour ne pas dire mafieuses : "l'énergie dépensée par ceux qui s'accaparent toutes les richesses et tous les pouvoirs pour préserver de génération en génération des espaces purifiés socialement, ce qui est l'une des conditions de la reproduction de l'ordre des rapports de classe" (p. 9).
Pour la justice sociale, un peu de charité salvatrice bien ordonnée suffira, à condition qu'elle soit loin des yeux...

C'est une promenade passionnante et jubilatoire (notamment grâce aux dessins et illustrations de second degré d'Étienne Lécroart) aussi que l'on suit à travers le regard de ces deux sociologues. Un regard engagé, il est vrai, mais pas plus que le discours médiatique officiel habituel. Ce n'est juste pas le même angle de vue...

Lu en septembre 2017.
Commenter  J’apprécie          353



Ont apprécié cette critique (33)voir plus




{* *}