La mémoire est une corde de bois d'allumage

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🦊 Une chronique
Sur la poésie
Ne fait pas toujours sens
Parfois, il suffit
D'observer
De constater
Que les mots sont
tout simplement
Somptueux

Incandescents
Évocateurs
Venant pénétrer notre inconscient
Benoît Pinette fait
Partie des ces poètes
Qui transcendent la langue
Qui absorbent la substance
Des phrases pour
En faire jaillir la quintessence

Retour en enfance
Flashback
Sur ces moments de tendresse
De dureté
De candeur
D'affolement
Où la mémoire est
Une corde de bois d'allumage
Tendue
Faiblarde
Par moments elle
Rompt
Flanche
Avec virtuosité
Et panache

Comme une chanson
L'essentiel est là
Carnassier
Économie de mots
Eux-mêmes imagés
Avec force et vigueur
Fragments
Vertingineux
À poser sur le frigo
À afficher aux yeux
De tous
À son amour
À son enfant
À son ami
Peu importe
L'ivresse intellectuelle
Fait boum

Premier recueil
Premier amour
Premier tonnerre

Dans l'âme poétique
J'ai succombé

Aux métaphores
Aux incarnations
Aux déraisons

Avec délice
Au coeur d'une langue concise

Brûler
L'inutile
Brûler
Le superflu
Brûler les douleurs
Brûler la mémoire
Avec résilience

Au Québec
Sensibilité au paroxysme
Rapport à l'autre prégnant
Écoute attentive
La mémoire demeure intangible
Aux accents printaniers
Noyade dans leurs pensées
Je plonge
Dans l'enfance circonflexe
J'essaie
Sans réussite
J'ai sûrement oublié
L'innocence qui
Me caractérisait
Alors je me noie
Avec le tison qui crépite
Marque qui ne s'efface pas
Chère enfance
Je t'aime
Je pars relire
Ce recueil
Pour savourer
À nouveau