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Critique de cat58


cat58
20 décembre 2016
« Si, de par la France, hommes, femmes et enfants sont rongés d'inquiétude pour leur mari, leur père, leur fils. Désormais en Ardennes, il faudra craindre, en plus, les réactions, les vexations, la brutalité voire la cruauté d'un occupant que la victoire rend arrogant. En ce mois de septembre 1914, il y avait désormais deux Frances. La France sous le joug allemand et la France libre que l'orgueil démesuré des Teutons qualifiait de « France non encore occupée » ».


En 1914-1918 Charleville et les Ardennes sont occupés par l'armée allemande et la ville abritera même leur quartier général qui recevra les grands pontes de l'état-major allemand et où l'empereur Guillaume II résidera deux ans. La France n'a eu que faire de ces Français qu'on qualifiait de « boches du nord », ils furent rejetés par les allemands et rejetés par leurs compatriotes.

« Les évacués, cette race honteuse, ne sont en définitive que des profiteurs, des assistés, des embusqués, des planqués, des étrangers. Bref leurs compatriotes n'ont que faire de ces « boches du Nord »! »

Quatre années d'humiliation et un point de l'histoire qui n'a guère inspiré les auteurs et les historiens mais aujourd'hui Philippe Pintaux tente de restituer cette période oubliée à travers le portrait de Berthe, une femme courageuse dans la tourmente de la grande guerre. Quatre années d'occupation pour Lille et Charleville-Mézières, une période douloureuse : l'exode des Belges et Ardennois dès le mois d'août 1914, la dure cohabitation avec l'ennemi, les massacres, les pillages, les réquisitions de logements, d'outils de production des usines, de chevaux, de chiens même, du bétail, de fruits, tout est bon à rafler y compris tous les objets contenant du cuivre, du plomb, de l'aluminium et du nickel. Puis il y a les bombardements réguliers de l'artillerie, la violente répression, les arrestations, les déportations, les travaux obligatoires, les contrôles imposés à la population, les exécutions, et la résistance. Berthe participera au réseau de renseignement « Poincaré » ainsi que son fils aîné âgé de dix ans Pierre.

« Est-ce qu'ils savent en France libre ce qu'ici, nous endurons ? ».

Ce livre rend hommage aux femmes dans la grande guerre et à leur rôle prépondérant dans l'effort de guerre. Devenues soutien de famille, elles avaient en charge l'éducation des enfants et surtout, devaient subvenir aux besoins de leur famille, malgré les rationnements et les pénuries. Berthe est l'une d'entre elles, une femme courageuse qui ne se résigne pas ni ne se décourage.
Lien : https://chroniquesaigues.com..
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