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Critique de Apoapo


L'alexithymie, « incapacité à exprimer ses émotions », est un concept psychologique utilisé désormais tant en neurobiologie qu'en psychanalyse pour définir une pathologie dont la validité clinique est prouvée dans de nombreux troubles somatiques et psychiques, et notamment en corrélation très forte avec les addictions – d'où une grande partie de mon intérêt. Cet essai de psychologie clinique, extrêmement dense, s'adresse à un lectorat de spécialistes, et sa lecture est particulièrement ardue. Il tend à faire pencher la balance de la définition de la pathologie davantage vers son côté psychanalytique voire métapsychologique et philosophique que du côté neurobiologique, ce qui contribue encore plus à la complexité du texte. Enfin, si les cas d'alexithymiques souffrant d'addictions sont souvent cités, il n'y a pas d'analyse spécifique les concernant.
Je retiens de cette lecture un faible nombre de connaissances, hormis des éléments de définition assez clairs, dont certains ont fait l'objet de ma sélection de cit. Deux idées-phares émergent cependant, qui me semblent très importantes :
1. la caractérisation de l'alexithymie comme maladie sociale, liée à la « culture du narcissisme », de la consommation et de la performance : l'alexithymie constitue une stratégie adaptative contre l'anxiété sociale et le stress.
2. le corps constitue dans ce livre l'origine des affects, et ceux-ci, avant même le verbe, fondent le processus de sémiotisation. le défaut au niveau de la perception, de la transmission et de l'élaboration des affects-émotions qui constitue l'alexithymie part donc du corps et, d'un point de vue psychanalytique, a pour origine le « non-échange des émotions mère-enfant » et pour conséquence une certaine « fissure psychosomatique » ainsi que la « mentalisation ».
Dans le dernier chap. intitulé : « Données évolutives et incidences thérapeutiques », les spécificités de la prise en charge psychothérapique de ces patients, comparés aux névrotiques, psychotiques etc. sont établies.
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