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Critique de bdelhausse


Je peux parfaitement reconnaître la puissance, la force, la nécessité de cette BD. Je m'avoue par contre vaincu et sans la moindre énergie au sortir de la lecture.

Les écueils d'abord... c'est sombre. C'est l'Histoire dans ce qu'elle a de plus sombre, de désespéré, de rouleau-compresseur. le dessin est noir noir... pas d'ombrage, pas de dégradé, pas de gris... du noir et blanc, le plus brut possible. le découpage est fait de petites cases le plus souvent. Et ces cases ne se suivent pas spécialement de manière logique. La narration est âpre, rêche également. Il y a une force d'évocation dans cette succession de cases. Halfdan Pisket joue beaucoup sur les symboles. Nombreux et forts. Il y a aussi le goufre culturel. Pour avoir lu des auteurs turcs ou albanais (je sais, ce n'est pas pareil, mais bon...), il y a une approche à la narration qui est différente de la nôtre. Même si Halfdan Pisket est Danois.

Le tome sa base sur les interviews menés par l'auteur auprès de son père, dont il raconte l'histoire. On démarre alors qu'il est en prison pour désertion, mais on n'apprend les raisons qu'au terme du tome. La famille vivait aux confins de la Turquie, et la ville était surveillée par une milice cagoulée, les "sans visages". Des conscrits sanguinaires sans états d'âme.

Le personnage principal, le père d'Halfdan, va recevoir son ordre d'intégration d'un régiment de parachutistes. Il va apprendre à obéir et à tuer, jusqu'à ce qu'un passage dans les douches révèlent qu'il n'est pas Turc, mais Arménien. le régiment va le prendre en grippe, le tabasser, l'humilier... Tous les soldats préparent le génocide.

Je n'étais pas spécialement disposé à prendre cela dans la tronche. Je reconnais les qualités de l'oeuvre, mais il n'y a pas la moindre respiration, pas la moindre once de souffle, de légèreté, même quand il flirte, on est dans l'atmosphère oppressive. Il faut s'y préparer.
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