Un menu de 50 questions avec auto-évaluation de 0 à 10 pour calculer son degré d'imbécillité (tiens ça s'écrit avec deux L, première preuve qu'on devient moins sot à la lecture du présent ouvrage). Ou, plus crûment, savoir si on est connement classable comme "léger", "épais" ou "profond". C'est ouvert à tous - et toutes, il n'y a pas de raison -, qu'on soit caduque ou débutant. Et impossible de se défiler, on est seul avec sa conscience, redoutant d'entendre un requiem à nos illusions d'intelligence. On peut par contre tricher un peu - ce qui serait un peu stupide - quand on évalue quelqu'un d'autre. Car oui, c'est possible aussi.
Plus que la notation, subjective et d'autant plus sujette à caution si on en est (car en effet : si je suis con, puis-je m'auto-évaluer judicieusement, même si je suis persuadé, en bon con que je suis, que j'ai répondu avec la plus grande honnêteté intellectuelle possible ?), je me suis surtout penché sur les textes qui complètent les questions-tests. Ces commentaires bienveillants ne donnent pas bêtement la leçon, ils éclairent de thème en thème chaque lecteur sur sa vision de lui-même et sur les rapports qu'il entretient avec les autres (sexisme, religion, etc.). Amical plus que professoral dans son ton, ce bouquin pas bougon a le mérite de nous bousculer un peu. Il nous invite à plus de pondération et de tolérance. D'une certaine façon à cultiver un peu mieux notre jardin plutôt que d'asséner des vérités au monde entier.
Ou bien alors, la vérité est tout autre, et toutes les lignes précédentes ne sont qu'un tissu de [cf titre]. Et si, déguisés en psychologues-statisticiens, les auteurs n'avaient pas simplement trouvé le moyen futé de tous nous traiter de gros/ses c… ?
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